Ingrid Levavasseur attendant la visite du président français Emmanuel Macron, à Bourgtheroulde (Eure), le mardi 15 janvier 2019. / Francois Mori / AP

Une liste « gilets jaunes » a annoncé mercredi 23 janvier son intention de présenter sa candidature aux élections européennes, avec à sa tête Ingrid Levavasseur, l’une des figures du mouvement social. Une initiative distincte du projet de liste annoncé en décembre par le chanteur Francis Lalanne, sous le nom de « Rassemblement gilet jaune citoyen ».

Dans un communiqué, le « Ralliement d’initiative citoyenne » a diffusé une liste de dix noms, en vue de constituer une liste complète de 79 candidats d’ici « mi-février » pour le scrutin du 26 mai, a précisé l’un de ses responsables.

Pour un « projet politique humain »

« Le mouvement social citoyen né dans notre pays le 17 novembre 2018, fait apparaître la nécessité de transformer la colère en un projet politique humain, capable d’apporter des réponses aux Français qui soutiennent le mouvement des “gilets jaunes” depuis des mois », indique le « Ralliement d’initiative citoyenne » dans son communiqué de presse, se présentant comme « une coordination issue de différentes initiatives ».

« Nous, citoyens français, ne voulons plus subir les décisions des instances européennes et les diktats des castes de financiers et de technocrates, qui ont oublié le principal : l’humain, la solidarité et la planète », écrit encore le nouveau mouvement, affirmant que ses éventuels eurodéputés auront « avant tout, la mission de porte-parole des citoyens qui seront consultés tout au long du mandat ».

Levavasseur en tête de liste

Ingrid Levavasseur, celle qui sera à la tête de cette liste « gilets jaunes » si celle-ci est bien déposée mi-février, est une aide-soignante de 31 ans résidant dans l’Eure, devenue l’une des figures médiatiques du mouvement. Elle avait d’ailleurs été invitée par BFM-TV à devenir leur chroniqueuse « gilets jaunes », mais elle y avait renoncé, après avoir reçu des menaces.

Mme Levavasseur faisait d’ailleurs partie de l’une des deux délégations de « gilets jaunes » reçues par la secrétaire d’état à la transition écologique, Emmanuelle Wargon, à Bourgtheroulde le 15 janvier, quelques heures avant le lancement du grand débat par Macron devant les maires.

Parmi les dix noms déjà connus sur la future liste, les autres candidats ont entre 29 et 53 ans, avec des professions variées (chef de petite entreprise, cariste, juriste, mère au foyer ou encore fonctionnaire). Hayk Shaninyan, une autre figure des « gilets jaunes », sera « directeur de campagne ».

Selon un sondage Elabe publié mercredi, une liste « gilets jaunes » serait créditée de la troisième place, avec 13 % des voix, derrière La République en Marche et le Rassemblement national (RN), mais devant Les Républicains ou la France Insoumise. L’irruption d’une liste « gilets jaunes » nuirait principalement au RN, selon Elabe. Ce sondage porte toutefois sur l’hypothèse d’une liste « gilets jaunes » et non précisément sur la liste annoncée mercredi.

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