Tenue à son devoir de réserve, la reine observe une stricte neutralité sur le plan politique, et son discours de Noël, non visé par le gouvernement contrairement à ses autres interventions, est l’une des rares occasions pour elle d’exprimer publiquement ses opinions personnelles. / Gareth Fuller / AP

La reine Elizabeth II a adressé, jeudi 24 janvier, un conseil aux députés britanniques, leur suggérant dans un message allusif d’en finir avec leurs dissensions et les appelant à trouver un terrain d’entente sur la question du Brexit. Sans jamais mentionner explicitement le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, et bien que ses paroles soient empreintes d’une formalité liée à sa fonction, la souveraine âgée de 92 ans n’a guère laissé de place à l’ambiguïté dans le contexte politique actuel du Royaume-Uni.

« Dans notre recherche de nouvelles réponses en ces temps modernes, je préfère pour ma part les recettes éprouvées, comme se parler avec respect et respecter les différents points de vue, se rassembler pour chercher un terrain d’entente et ne jamais oublier de prendre du recul », a-t-elle déclaré lors de son discours annuel devant le Women’s Institute de Norfolk. « Pour moi, ces approches sont intemporelles, et je les recommande à tout le monde », a-t-elle ajouté.

Elle a salué les valeurs de cette organisation œuvrant pour les femmes, comme « la patience, l’amitié, une forte approche communautaire et la prise en considération des besoins d’autrui ».

Alors que les parlementaires britanniques ne parviennent pas à s’entendre sur un accord de Brexit, cette déclaration résonne clairement comme un appel à mettre fin à leurs disputes sur ce sujet. Le palais de Buckingham a refusé de commenter les déclarations de la souveraine, laissant cette tâche à la presse britannique. « Cessez la querelle du Brexit, dit la reine aux politiques en conflit », titre le Times vendredi 25 janvier.

Devoir de réserve

Dans son discours de Noël, la reine avait déjà appelé les Britanniques à faire preuve de « respect » les uns envers les autres. « Même si les différences les plus profondes nous séparent, traiter autrui avec respect, comme un être humain, est toujours un bon premier pas », avait-elle dit en décembre.

Tenue à son devoir de réserve, la reine observe une stricte neutralité sur le plan politique, et son discours de Noël, non visé par le gouvernement contrairement à ses autres interventions, est l’une des rares occasions pour elle d’exprimer publiquement ses opinions personnelles.

La dernière intervention majeure de la reine en politique est intervenue en 2014, avant le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, relève le Times. Elle avait alors confié : « J’espère que les gens réfléchiront avec beaucoup d’attention à l’avenir », phrase perçue comme une incitation à l’Ecosse à voter pour rester au Royaume-Uni.

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