Roger Stone au Capitol, en septembre 2017. / KEVIN LAMARQUE / REUTERS

Roger Stone, ami de longue date et ancien conseiller informel de Donald Trump, a été arrêté, vendredi 25 janvier à Fort Lauderdale en Floride, « à la suite d’une inculpation par un grand jury fédéral le 24 janvier 2019 ».

Roger Stone, 66 ans, sera présenté à un juge de Floride à 11 heures (17 heures à Paris) vendredi. Roger Stone était membre de l’équipe de campagne de Donald Trump « jusqu’à ou autour d’août 2015 et a maintenu un contact régulier et soutenu publiquement la campagne Trump jusqu’à l’élection de 2016 », selon un document de justice.

Roger Stone a été inculpé par le procureur spécial Robert Mueller de sept chefs, dont ceux de fausse déclaration, de subornation de témoin et d’obstruction à une procédure officielle.

Le procureur spécial Robert Mueller tente de déterminer depuis plus d’un an et demi s’il y a eu collusion ou coordination entre l’équipe de campagne de Donald Trump et Moscou en 2016. Jusqu’ici, les investigations tentaculaires supervisées par M. Mueller ont abouti à plusieurs inculpations, dont plusieurs proches de M. Trump.

Contacts avec WikiLeaks

L’ami du président, qui avait joué un rôle minime mais notable dans le scandale du Watergate, est dans le collimateur de Robert Mueller en raison des propos qu’il avait tenus lors de la campagne de 2016. Il s’était vanté d’avoir été en contact avec WikiLeaks.

Au cours des derniers mois de la course à la Maison Blanche, le site cofondé par Julian Assange avait publié des courriels de membres du Parti démocrate qui auraient été piratés par des militaires russes. A plusieurs reprises au cours de l’enquête, Roger Stone a, au contraire, affirmé qu’il n’a pas été en contact avec WikiLeaks et qu’il n’avait pas connaissance de ses projets.

Dans l’acte d’accusation, le parquet fait savoir que Roger Stone « a envoyé et reçu de nombreux courriels et SMS au cours de la campagne de 2016, dans lesquels il évoquait l’Organisation 1, ainsi que son responsable et disait détenir des courriels piratés ». Le dossier judiciaire ne dit pas quelle est cette « Organisation 1 », mais celle-ci semble correspondre au site WikiLeaks, qui diffuse depuis des années des informations confidentielles obtenues auprès de sources anonymes.

Roger Stone était toujours en possession de certaines de ces informations lorsqu’il a fait un faux témoignage à leur propos, ajoute l’accusation. Il a aussi parlé avec de hauts responsables de la campagne de Donald Trump d’informations que « l’Organisation pouvait détenir et susceptibles de nuire à la campagne de Clinton », précise le document.