Chantal Jouanno alors sénatrice et candidate UDI aux élections régionales en Ile-de-France, à Paris, le 28 octobre 2015. / BERTRAND GUAY / AFP

« Le grand débat est faussé » : la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), Chantal Jouanno, a vertement critiqué, vendredi 25 janvier, la méthode choisie par le gouvernement, propice selon elle à une « opération de communication ».

Chantal Jouanno s’était retirée début janvier de l’organisation du grand débat, en raison d’une polémique sur son salaire. Elle avait ensuite déclaré la fin de mission de la CNDP avec la publication, le 14 janvier, d’un rapport déconseillant de fixer des « lignes rouges ».

Simple « consultation »

La plate-forme internet préparée par la CNDP « était prête, sauf qu’en fait ils ont tout refait », a raconté Mme Jouanno sur LCI. « On avait prévu de faire une plate-forme numérique totalement ouverte, (…) où tout le monde [aurait pu] échanger sur n’importe quel sujet », regrette-t-elle :

« Aujourd’hui, le grand débat se limite pour vous à la possibilité de ne débattre que des quatre thèmes et de ne répondre qu’aux questions qui sont posées par le gouvernement. Ce n’est pas ça un grand débat. »

« Le principe d’un débat public, ce n’est pas de poser des questions aux Français, ce sont les Français qui vous posent des questions, eux qui s’expriment, eux qui disent ce qui leur tient à cœur », a-t-elle souligné. Le grand débat actuellement mené par le gouvernement n’est à ses yeux qu’une « consultation », avec des questions « forcément orientées ».

Emmanuel Macron a défendu ses choix plusieurs heures devant des maires depuis le début du grand débat, à Grand-Bourgtheroulde (Eure), à Souillac (Lot) et à Valence (Drôme). A l’issue de ce dernier rendez-vous, jeudi, le président s’est invité dans la commune proche de Bourg-de-Péage à un débat citoyen avec des « gilets jaunes ».

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