Une usine de production de caoutchouc dans le village de Songon, à l’ouest d’Abidjan, en janvier 2016. / Luc Gnago / REUTERS

La campagne 2019 de récolte de latex en Côte d’Ivoire, premier producteur africain, s’est ouverte mercredi 23 janvier avec pour ambition de franchir la barre du million de tonnes et se hisser au 4e rang mondial dans cinq ans. « Notre objectif est de franchir la barre fatidique du million de tonnes et d’atteindre le 4e rang mondial dans les cinq prochaines années » a déclaré, lors d’une cérémonie, Eugène Kremien, président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel (Apromac), qui chapeaute les organisations du secteur.

Malgré la chute des cours mondiaux, la production de caoutchouc naturel a atteint environ 800 000 tonnes en 2018 contre 600 000 tonnes attendues, faisant du pays le septième producteur mondial (3 %), loin derrière la Thaïlande (36 %), l’Indonésie (26 %), le Vietnam (8 %), la Chine (6 %) et l’Inde (6 %). La Côte d’Ivoire, qui veut détrôner la Chine et l’Inde, devance toutefois le Brésil (2 %) et la Birmanie (1 %).

Former 600 saigneurs

Pour la campagne 2019, le Fonds de développement de la culture de l’hévéa (FDH), une structure de l’Apromac, va financer à hauteur de 2,5 milliards de francs CFA (3,8 millions d’euros), la formation de 600 saigneurs, dont le travail consiste à entailler les arbres pour faire couler la sève blanche récupérée dans des tasses attachées au tronc.

« Le FDH va également réhabiliter 70 kilomètres de pistes agricoles et créer 3 500 hectares de plantations », a expliqué son secrétaire exécutif, Albert Koffi Konan. L’hévéa occupe une place importante au sein du secteur agricole ivoirien, moteur du développement économique du pays, car il contribue largement aux recettes de l’exportation.

Le gouvernement ivoirien, qui a organisé en septembre 2018 à Abidjan la conférence internationale sur le caoutchouc, a mis en place fin octobre un Conseil hévéa-palmier à huile, un nouvel organisme officiel destiné à réguler ces deux filières frappées par la chute des cours mondiaux.

La production mondiale de caoutchouc est passée en trois ans de 9 à 13 millions de tonnes (chiffre 2017), mais la demande n’a pas suivi et les cours mondiaux ont chuté de 5 000 dollars la tonne à seulement 1 000 dollars, entraînant un effondrement des revenus des cultivateurs d’hévéa.