La double médaillée d’or olympique en short-track Shim Suk-hee a accusé début janvier son ancien entraîneur, déjà condamné pour l’avoir battue pendant des années, de multiples agressions sexuelles. / Eric Bolte / USA TODAY Sports

Le gouvernement sud-coréen a annoncé, vendredi 25 janvier, l’ouverture d’une enquête sur les agressions sexuelles et autres abus commis dans la communauté sportive traversée par les scandales. Dans une société déjà ultra-concurrentielle, où gagner dans l’arène sportive compte beaucoup, les entraîneurs ont énormément de pouvoir sur la carrière des jeunes athlètes et les victimes d’abus n’osent souvent pas parler.

La double médaillée d’or olympique en short-track Shim Suk-hee a accusé début janvier son ancien entraîneur, déjà condamné pour l’avoir battue pendant des années, de multiples agressions sexuelles. Dans la foulée, plusieurs autres personnes ont dénoncé des faits similaires.

« Je veux présenter mes excuses aux athlètes, à leur famille et aux citoyens de Corée du Sud pour n’avoir pas empêché de tels abus », a dit à la presse le ministre des sports Do Jong-hwan. « Avec cette enquête, nous devons nous défaire de la philosophie de la victoire à tout prix. Nous ne pouvons plus pousser les athlètes à se livrer à une concurrence féroce au nom de la fierté nationale », a dit Do Jong-hwan.

Les ministères des sports, de l’éducation et de l’égalité des genres étudieront les possibilités de réviser la législation afin de punir de peines de prison les responsables sportifs qui ne dénoncent pas les violences sexuelles au sein de leurs organisations, a ajouté le ministre.

Une enquête séparée sera lancée au sein de l’université nationale du sport de Corée, où un membre du personnel a été accusé d’avoir agressé sexuellement une étudiante.

Tous les dossiers ne concernent pas des agressions sexuelles et toutes les victimes ne sont pas des femmes. L’équipe féminine de curling qui avait fait sensation en décrochant l’argent devant son public lors des JO 2018 de Pyeongchang, a accusé ses entraîneurs d’exploitation et d’abus verbaux.

Une patineuse de vitesse, Noh Seon-yeong, avait accusé l’année dernière l’Union coréenne du patinage (KSU) d’avoir forcé son frère Jin-kyu, grand espoir des jeux de Sotchi 2014, à continuer à s’entraîner plutôt que de consulter un médecin pour des douleurs chroniques. Après une blessure, on lui avait diagnostiqué un cancer des os. Il n’est pas allé à Sotchi et est mort en 2016.