Resident Evil 2 | Launch Trailer | PS4
Durée : 03:14

« Ce jeu dispose d’une fonction de sauvegarde automatique. » Ce message anodin, qui s’affiche au lancement d’à peu près tous les jeux vidéo récents, laisse augurer d’un véritable choc culturel lorsque l’on démarre sa première partie du remake de Resident Evil 2, sorti ce 25 janvier sur PS4, Xbox One et PC. Pour celles et ceux qui ont joué à l’original lors de sa sortie, en 1998, il fallait, pour pouvoir sauvegarder sa partie, utiliser dans le jeu un ruban encreur de machine à écrire. Une ressource rare et précieuse que le jeu n’accordait qu’avec parcimonie, voire pingrerie (et qui, déjà à l’époque, était une délicieuse relique pour un public qui n’avait que fort peu connu les vieilles machines à ruban).

Dans le remake sorti cette semaine, il n’y a plus besoin de ruban, sauf au niveau de difficulté maximal. S’il faut toujours trouver une machine à écrire pour sauvegarder, le jeu enregistre tout de même la partie avant certains moments-clés. C’est d’ailleurs l’un des rares cadeaux de ce Resident Evil 2 version 2019. Comme dans l’original, chaque ressource est comptée : les munitions sont si précieuses que la fuite est, dans tous les cas où elle est possible, la meilleure option. Toujours aussi radin, le jeu vous limite sur tout : le nombre d’objets que l’on peut transporter, les munitions, les armes, les objets… Le remake se paye même le luxe de rendre périssable le seul objet que le jeu original vous laissait en permanence avec magnanimité, le couteau de combat qui était votre seul recours lorsque, dos au mur, vous étiez acculé par des morts-vivants dans un couloir.

La brève inquiétude qui a pu accueillir les joueurs et joueuses lançant cette version 2019 pour la première fois est ainsi totalement infondée. Resident Evil 2 n’a pas été transformé en un jeu « trop facile » et aseptisé. C’est même tout le contraire : ce remake parvient à conserver avec brio tout ce qui faisait la force de l’original, sa tension permanente, sa sensation d’être toujours vulnérable, tout en se débarrassant avec doigté des éléments qui ont particulièrement mal vieilli. Adieux, insupportables temps de chargement à l’ouverture de chaque porte ; au revoir, graphismes dépassés et vue du dessus.

Sentiment de vulnérabilité

L’intégralité du jeu a été passée à la moulinette du nouveau moteur Resident Evil, adoptant la vue à la troisième personne qui est la norme depuis le quatrième épisode. Le commissariat central de Raccoon City, dans lequel se déroule l’essentiel du jeu, n’a jamais été aussi beau et terrifiant. Sur certains points, Capcom a intentionnellement conservé des éléments propres aux vieux Resident Evil : Leon et Claire semblent moins maniables que dans Resident Evil 4, plus patauds, rendant même les zombies de base très dangereux – comme dans l’original.

« Resident Evil 2 remake ». / Capcom

Ce design moderne met en lumière ce que l’on a toujours su : c’est sa construction impeccable qui a fait de Resident Evil 2 l’un des plus mythiques épisodes de la série. Certes, il faut faire de nombreux allers-retours et certains puzzles et mécanismes ont un peu vieilli. Mais les moindres recoins du commissariat fourmillent de détails et d’objets, et les quêtes s’enchaînent naturellement, bien aidées par une carte très lisible, à tel point que chaque nouvelle clé ou objet découvert donne toujours une petite décharge d’adrénaline. Tout comme l’arrivée subite de ces chiens morts-vivants ou de lickers, ces horribles monstres dont on avait oublié la présence au détour d’un couloir.

Pour autant, Resident Evil 2 ne se repose pas uniquement sur les jump scare pour faire peur. Bien au contraire. Dans Resident Evil 2, la peur n’est que rarement provoquée par l’apparition subite d’un monstre gigantesque. C’est un ressenti de tous les instants, dans les couloirs mal éclairés et les souterrains, où l’on entend, avant de le voir, le monstre qui vous guette, vous forçant à avancer à pas de loup, vérifiant d’un œil combien il reste de balles dans le chargeur de votre revolver. Vous le savez pourtant déjà : il n’en reste jamais assez.

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • Un remake intelligent, qui respecte l’original et gomme ses défauts liés à l’âge.
  • Toujours aussi prenant.

On a moins aimé :

  • Les deux campagnes (Claire et Leon) restent très redondantes.
  • Des ajouts scénaristiques faiblards.
  • Ne plus pouvoir taper les zombies au sol.

C’est plutôt pour vous si :

  • Vous aviez adoré l’original mais vous ne vous en souvenez pas trop.
  • Vous aimez les jeux d’horreur où l’ambiance prime sur les flingues.
  • Vous voulez comprendre pourquoi vos aînés vous parlent de ce jeu avec des larmes dans les yeux.

Ça n’est pas pour vous si :

  • Vous voulez massacrer du zombie à la chaîne.
  • Vous êtes cardiaque.
  • Vous détestez par principe ces trucs de jeunes, là, comme la 3D et les sauvegardes illimitées. C’était forcément mieux avant.

La note de Pixels :

6 objets/8 emplacements de sacoche.