Une bonne affaire de conclue. Valérie Pécresse, la présidente (Les Républicains) de la région Ile-de-France a annoncé, lundi 28 janvier, la vente de l’ancien siège du conseil régional, boulevard des Invalides, dans le 7e arrondissement de Paris. Deux autres bâtiments situés au cœur de Paris vont être cédés dans le même lot. A l’issue d’un appel à candidatures, c’est logiquement l’offre la plus élevée qui a été retenue, celle proposée par la compagnie d’assurances AG2R La Mondiale. Montant de la transaction : 176,1 millions d’euros.

Au numéro 35 du boulevard des Invalides, la région se défait ainsi d’un somptueux bâtiment, qui fut longtemps le siège du laboratoire pharmaceutique Roussel-Uclaf. Dans les années 1960-1970, son dirigeant Jean-Claude Roussel, un des grands patrons de l’époque, aimait recevoir à déjeuner Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing dans ce « petit palais » édifié grâce aux bénéfices tirés de l’insuline. Vendu par Roussel-Uclaf en 1994, l’immeuble abrita ensuite le siège du conseil régional, jusqu’au début de l’année 2018.

L’une des dernières étapes d’une opération

A cette date, la région présidée par Valérie Pécresse a déménagé ses services à Saint-Ouen-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, au-delà du périphérique, dans un immeuble totalement neuf. La vente du siège des Invalides marque ainsi l’une des dernières étapes d’une opération beaucoup plus vaste. « Nous avons à la fois regroupé seize sites sur un seul, déménagé du centre de Paris vers une commune populaire, opté pour des open spaces plus fonctionnels, développé le télétravail, et porté le temps de travail du personnel de trente-quatre à trente-cinq heures par semaine », énumère la présidente de l’exécutif régional.

Financièrement, ce transfert présente un net avantage. Les loyers négociés à Saint-Ouen sont bien inférieurs à ceux de Paris, souligne le conseil régional. Et la vente des immeubles parisiens permet de faire entrer de l’argent dans les caisses de la région, lourdement endettée. En plus de l’immeuble des Invalides, AG2R La Mondiale achète un bâtiment situé au 6, rue Monsieur, et un bel hôtel particulier, au 61, rue de Babylone. Soit une surface totale de 18 000 mètres carrés.

Valérie Pécresse tenait à vendre ce lot à un prix supérieur à l’évaluation réalisée par l’administration des domaines, pour ne pas être accusée de dilapider le patrimoine régional. C’est le cas : l’offre est 2 % plus élevée que les 172 millions avancés par France Domaine. En outre, « dans le cas où l’acquéreur ne réaliserait pas les 30 % de logements sociaux prévus par la ville de Paris, il serait redevable à la Région d’un complément de prix de 21,8 millions d’euros », précisent les services de Valérie Pécresse. Précaution supplémentaire : en cas de revente de l’immeuble dans un délai inférieur à cinq ans, l’acquéreur devra verser 50 % de la plus-value réalisée à la région.