Chutes de neige sur la D137 à Hédé-Baouges (Ille-et-Vilaine), dans la soirée du 29 janvier. / DAMIEN MEYER / AFP

Vent, chutes de neige et coupures de courant : la tempête Gabriel continuait de traverser la France dans mercredi 30 janvier au matin, entraînant restrictions de circulation et appels à la prudence. Le phénomène devrait se poursuivre jusqu’à jeudi minuit, selon Météo-France. Quinze départements, contre 43 au début de la tempête, étaient encore placés en vigilance orange « neige-verglas » dans le nord du pays, auxquels s’ajoute l’Aveyron, dans le Sud.

Vers minuit, Gabriel se trouvait au-dessus de la Bourgogne et poursuivait sa route vers l’Est, selon Météo-France. Des chutes de neige « modérées » sont signalées de l’Ile-de-France à la Haute-Normandie et les Hauts-de-France, et de la Champagne à la Bourgogne, ainsi que sur le sud du Massif central. L’épisode neigeux régresse sur les régions de l’Ouest, ajoute le prévisionniste, qui relève généralement de 3 à 5 cm de neige en plaine, et localement jusqu’à 10 cm au-dessus de 500 m d’altitude.

Coupures d’électricité

Dans le Sud-Ouest, 20 000 clients étaient privés d’électricité, dont 5 000 en Charente-Maritime et 3 000 en Gironde, selon Enedis. Dans les Landes, où les rafales de vent ont atteint jusqu’à 110 km/h, 500 foyers étaient privés d’électricité. Plusieurs liaisons de bacs sur l’estuaire de la Gironde ont été interrompues, des vols ont été annulés à l’aéroport de Biarritz, le pont de Noirmoutier est interdit à la circulation et Nantes a fermé tous ses parcs et jardins publics. Dans les Pyrénées-Atlantiques, les restrictions de circulation, comme la limitation de vitesse à 80 km/h ou l’interdiction de dépassement des poids lourds, ont été levées, selon la préfecture.

Plus aucun département n’était en vigilance « vents violent » dans la nuit. Mardi, des rafales de l’ordre de 120 à 134 km/h ont été enregistrées sur le littoral atlantique : 132 km/h à la pointe du Raz (Finistère), au cap Ferret (Gironde) et à Saint-Clément-des-Baleines (île de Ré), et même 134 km/h à Messanges (Landes).

5 à 10 cm de neige

La carte de vigilance météorologique diffusée le 30 janvier à 6 heures. / METEO FRANCE

Dans les départements en vigilance orange, des cumuls de 5 à 10 cm sont prévus, voire 15 cm localement. « Au bout du compte, il faut s’attendre [mercredi matin] à une couche de neige lourde de 5 à 10 cm notamment sur l’Ile-de-France », a indiqué François Jobard, prévisionniste de Météo-France, évoquant une neige collante et un épisode plus intense que celui de la semaine dernière.

Face à ce nouvel épisode neigeux, la ministre des transports, Elisabeth Borne, a appelé les automobilistes « à la plus grande prudence », et à éviter de circuler du début de soirée mardi à mercredi matin inclus. En plus des opérations de salage et de déneigement, des mesures de restriction de circulation ont été annoncées. Ainsi, la fameuse RN118 qui relie Les Ulis (Essonne) au sud-ouest de Paris, où 2 000 personnes s’étaient retrouvées bloquées par la neige en février 2017, est fermée depuis mardi 15 heures et au moins jusqu’à mercredi matin.

Sans-abri en danger

La circulation des poids lourds est interdite ou limitée dans plusieurs régions, et les transports scolaires seront suspendus mercredi notamment dans toute la région des Hauts-de-France, en Bourgogne et dans les départements franciliens de la grande couronne (Essonne, Seine-et-Marne, Val-d’Oise). Dans les airs, une vingtaine de vols ont dû être annulés après 20 heures mardi à l’aéroport de Paris-Orly, et sur les rails, la SNCF a activé son plan grand froid, tout comme la RATP à Paris.

La Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a rappelé de son côté que « des milliers de personnes sans-abri, isolées ou en famille, sont en danger, faute d’hébergement disponible ». Mardi, la préfecture d’Ile-de-France a annoncé l’ouverture dans ses locaux d’une halte de nuit ouverte de 19 heures à 8 heures. Une trentaine de femmes, orientées par le 115, seront ainsi accueillies au sein des locaux de la préfecture située dans le 15arrondissement de Paris. « L’Etat a ouvert au cours des derniers jours 573 places “grand froid” en Ile-de-France. Au total ce sont 5 906 places supplémentaires ouvertes depuis le 1er novembre dont 2 938 à Paris dans le cadre de la période hivernale », précise la préfecture dans un communiqué. Ailleurs, « la situation est également très tendue dans d’autres grandes métropoles où les équipes du 115 sont débordées et n’ont pas de solution à proposer aux personnes », s’alarme la FAS.