« Rendez-nous notre pouvoir d’achat », voilà le message à faire passer à Emmanuel Macron, selon les neuf organisations (UCR-CGT, UCR-FO, UNAR-CFTC, UNIR-CFE-CGC, FSU-Retraités, Solidaires, FGR-FP, LSR, Ensemble et solidaires) à l’origine de cette nouvelle journée d’action, jeudi 31 janvier, la sixième depuis septembre 2017. Les retraités manifesteront partout en France pour dénoncer les « attaques » du « gouvernement contre leur pouvoir d’achat » et réclamer l’annulation de la hausse de la CSG pour l’ensemble des retraités, ainsi qu’une revalorisation des pensions.

A Paris, un rassemblement est prévu à 14 h 30 place d’Italie (13e arrondissement) avant un défilé en direction du ministère des finances (12e), où une délégation doit être reçue dans la matinée par le secrétaire d’Etat en charge de la fonction publique, Olivier Dussopt. « Les retraités en ont marre d’être considérés comme des charges pour la nation », alors qu’ils ont « cotisé pour obtenir une retraite », s’est indigné Benoît Jayez (Force ouvrière, FO), lors d’une conférence de presse.

Sous-revalorisation des pensions maintenue

Pour Pascal Santoni (CGT), Emmanuel Macron « néglige les retraités », sauf quand il s’agit de « prendre dans leur poche », a-t-il déploré, dénonçant les « mauvais cadeaux » faits aux séniors. En décembre, le président a pourtant annoncé, en réponse au mouvement des « gilets jaunes », l’exemption de la hausse de la CSG pour les retraités touchant moins de 2 000 euros par mois tous revenus confondus. Ainsi, 70 % des retraités ne seront pas assujettis à la hausse de cet impôt – entré en vigueur en janvier 2018 pour compenser la suppression des cotisations maladie et chômage des salariés du privé –, contre 40 % avant, selon le gouvernement.

Mais la sous-revalorisation des pensions, de 0,3 % en 2019, bien en deçà de l’inflation attendue à 1,7 % par la Banque de France, a été maintenue, après cinq ans de gel ou quasi-gel des pensions. En outre, les retraités assujettis à une hausse de la CSG en 2018 et exemptés pour 2019 la paieront encore durant les premiers mois de l’année avant d’être remboursés. Mercredi, la ministre des solidarités, Agnès Buzyn, a assuré à l’Assemblée nationale que « le remboursement du trop-perçu à partir de janvier » serait versé « sur la pension de retraite du mois de mai ».