Dimanche une attaque à la bombe dans une cathédrale de l’île de Jolo avait fait 20 morts et 81 blessés. / NICKEE BUTLANGAN / AFP

Un attentat à la grenade contre une mosquée a fait deux morts mercredi 30 janvier au matin dans le sud des Philippines, selon une source militaire, trois jours après un attentat meurtrier qui a fait 21 morts dans une cathédrale de Jolo. « Une grenade a été lancée à l’intérieur d’une mosquée, tuant deux personnes et en blessant quatre autres », a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Gerry Besana, porte-parole régional de l’armée, après cette attaque qui s’est produite dans la ville de Zamboanga.

Les deux personnes qui ont été tuées dormaient à l’intérieur de la mosquée au moment de l’attaque survenue sur l’île de Mindanao, où vit une minorité musulmane.

Etat d’alerte

Cet attentat intervient cinq jours après l’annonce de l’approbation massive, lors d’un référendum le 21 janvier, de la création dans le sud de l’archipel de la région autonome Bangsamoro, dans le cadre du processus de paix avec l’insurrection musulmane. Depuis l’attentat à la bombe, qui s’est produit dimanche lors d’une messe dans une cathédrale de Jolo, une île majoritairement musulmane, les Philippines sont en état d’alerte.

Cette attaque avait été revendiquée par le groupe Etat islamique qui, dans un communiqué, a affirmé que deux kamikazes s’étaient fait exploser à l’intérieur de l’église et dans le parking à l’extérieur. M. Besana a déclaré à l’AFP qu’il était encore trop tôt pour dire si l’attaque contre la mosquée avait été perpétrée en représailles de l’attentat contre la cathédrale.

Rétablir la paix

Le référendum accordant la création dans le sud des Philippines de la région autonome Bangsamoro sur un territoire à majorité musulmane – alors que l’archipel est majoritairement catholique – visait à rétablir la paix après des décennies d’un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts.

Des musulmans avaient pris les armes dans les années 1970 pour réclamer l’autonomie ou l’indépendance du sud des Philippines qu’ils considèrent comme leur terre ancestrale. Cette insurrection a fait 150 000 morts.