Leandro Paredes. / OLI SCARFF / AFP

Un transfert attendu de longue date et un goût d’inachevé. Le Paris-Saint-Germain a bouclé, jeudi 31 janvier à minuit, un mercato hivernal particulièrement agité en coulisses, entre la mise à l’écart d’Adrien Rabiot, la blessure de Neymar et la quête d’un n° 6, ce milieu défensif tant convoité.

Désireux de renforcer leur effectif, les dirigeants parisiens n’ont réussi à attirer que Leandro Paredes, le milieu de terrain qui leur faisait tant défaut depuis le départ à la retraite de l’Italien Thiago Motta. Mais, alors que les noms de Mezut Özil, Willian, Acosta et Idrissa Gueye étaient également évoqués pour rejoindre le club lors des dernières heures du marché hivernal, cet épisode pourrait avoir des conséquences plus profondes pour le club parisien.

La signature de Paredes, pour 4 ans et 48 millions d’euros, a certes mis fin à des mois de recherches infructueuses, mais elle a également révélé toutes les difficultés du PSG, en dépit de sa puissance financière, à dénicher la perle rare pour renforcer un milieu de terrain décimé par la blessure de Marco Verratti, la mise à l’écart d’Adrien Rabiot, la disparition de Lassana Diarra et les dépannages plus ou moins convaincants de Marquinhos, Dani Alves et Julian Draxler.

Formé à Boca Juniors, avant de rejoindre le championnat italien (AS Rome et prêt à Empoli) puis russe (Zenith Saint-Petersbourg), Paredes était présenté à ses débuts comme un futur Riquelme. Doté d’une très bonne qualité de passe, il possède des caractéristiques plus proches de celles de Verratti ou de Thiago Motta dont il reprend d’ailleurs le numéro de maillot. Pas vraiment le profil d’une sentinelle devant la défense, puissante et ratisseuse de ballons, que souhaitait Thomas Tuchel.

Divorce entre Tuchel et Henrique

Dans les derniers jours du mercato, et alors que la signature de Paredes se faisait attendre, Thomas Tuchel n’avait pas manqué d’exprimer publiquement son agacement, avec l’ironie qui le caractérise :

« Honnêtement, je l’attends depuis quelques jours, mais il n’est pas là. Je l’ai cherché dans les douches, dans le vestiaire, dans la salle de kiné, avec les gardiens, mais il n’est pas là ».

Une pique à peine voilée adressée à son directeur sportif Antero Henrique. Les deux hommes entretiendraient des relations assez fraîches qu’ont mises en lumière les difficultés du PSG à recruter un joueur lors de ce mercato. L’entraîneur allemand attendait la venue de deux milieux de terrain, mais les pistes menant à l’Allemand Weigl (Borussia Dortmund) ou Idrissa Gueye (Everton) n’ont pas abouti.

En deux périodes de mercato (en comptant celle d’avant reprise du championnat), le PSG n’aura donc réussi à attirer qu’un seul milieu de terrain, qui ne correspond pas vraiment au profil recherché, au talent indéniable mais très cher payé eu égard à son pedigree. Selon l’Equipe, le divorce entre Tuchel et Henrique est consommé et l’un des deux hommes forts du PSG serait amené à quitter le club en fin de saison.

Le départ cet été d’un autre milieu de terrain argentin, Giovanni Lo Celso, prêté au Betis Séville, ne manque pas non plus d’interroger. Auteur d’un brillant début de saison, Lo Celso a été désigné comme la meilleure recrue estivale en Liga suite à un sondage lancé par le quotidien madrilène Marca. Un joueur qui aurait fait le plus grand bien au PSG mais qui ne retrouvera jamais, du moins dans l’immédiat, le Parc des princes.

Le président du club andalou Angel Haro a confirmé que le Bétis allait lever l’option d’achat de l’Argentin pour une somme estimée à 22 millions d’euros. Un joli coup comptable pour le club parisien, qui avait acheté Lo Celso pour environ 10 millions d’euros, et qui peut permettre de satisfaire aux exigences du fair-play financier. Mais une opération peut-être moins intéressante d’un point de vue sportif considérant la valeur du joueur et les carences du PSG à ce poste.

Adli part, Rabiot toujours dans le flou

Au rayon des départs, le club parisien a également bouclé la vente de Yacine Adli qui était présenté comme le plus grand espoir du centre de formation. Ce dernier, qui avait signé un contrat professionnel à l’été 2018, a été transféré à Bordeaux pour 4 millions d’euros (et 40 % à la revente).

Celui qui était censé s’entraîner avec le groupe pro et faire quelques apparitions avec l’équipe première cette saison a totalement disparu des radars, au point d’être placardisé, en compagnie d’Adrien Rabiot. Joueur polyvalent pouvant évoluer comme relayeur, meneur de jeu ou même ailier, le départ de Yacine Adli illustre aussi la difficulté du club parisien à intégrer durablement en équipe première les jeunes joueurs issus du centre de formation.

Son plus illustre représentant, Adrien Rabiot, n’a pas trouvé de point de chute cet hiver, et nul ne sait quel rôle il va être amené à jouer les prochains mois avant, probablement, de quitter son club formateur, sans indemnité de transfert.

Envoyé s’entraîner avec la réserve du PSG, puis rappelé dans le groupe pro, le natif de Saint-Maurice aura-t-il l’opportunité de retrouver les terrains dans les mois à venir ? La double confrontation face à Manchester United en 8e de finale de la Ligue des champions arrive à grands pas et le PSG ne pourra pas compter sur toutes ses forces vives.

Chamboule tout à Monaco, l’OM tient son attaquant

L’AS Monaco a été le grand animateur de ce mercato hivernal en France. Le club monégasque, qui a écarté Thierry Henry pour faire revenir Leonardo Jardim seulement trois mois après son licenciement, a profondément renouvelé son groupe afin de sortir de la crise dans laquelle le club est englué depuis le début de saison. Cesc Fabregas, Ballo Touré, William Vainqueur, Gelson Martins, Carlos Vinicius, Adrien Silva et Georges-Kevin Nkoudou sont arrivés pour renforcer un effectif déjà bien garni.

Dans le sens des départs, plusieurs jeunes ont été prêtés, dont le prometteur milieu Youssef Aït-Bennasser, à Saint-Etienne, et le gardien Loïc Badiashile, à Rennes. Le défenseur Almamy Touré a été vendu à Francfort. Youri Tielemans, recrue phare cet été, est de son côté parti en Angleterre, à Leicester.

L’OM a également profité de ce mois de janvier pour signer le « grantatakan » tant convoité. L’italien Mario Balotelli est arrivé en provenance de Nice, avec six mois de retard sur l’échéancier prévu par la direction de l’OM.

Le Grec Kostas Mitroglou, en souffrance depuis son arrivée sur la Canebière, a de son côté trouvé un point de chute lors des ultimes heures du mercato en signant dans le club turc de Galatassaray. Un jeu de chaises musicales qui satisfait toutes les parties.