La suppression de 250 postes dans le groupe Vice Media s’accompagnerait, selon sa porte-parole, de créations d’emplois, notamment dans le département commercial. / Nathan Denette / AP

Le groupe Vice Media a annoncé vendredi qu’il prévoyait de réduire de 10 % son personnel, soit 250 postes : un nouveau coup dur pour le secteur des médias numériques encore florissant il y a quelques années.

La présidente-directrice générale, Nancy Dubuc, a fait cette annonce aux employés en présentant un plan visant à permettre à Vice de se recentrer et d’améliorer la rentabilité du groupe, qui produit notamment de l’information en ligne et des programmes de télévision. « Ayant finalisé le budget de 2019, notre attention va se déplacer vers l’exécution de nos objectifs », a-t-elle écrit dans un document initialement révélé par The Hollywood Reporter puis confirmé par l’Agence France-Presse. « Nous allons porter Vice au meilleur de lui-même et cimenter sa place pour l’avenir », a-t-elle affirmé.

Dans la lignée de BuzzFeed et HuffPost

La réorganisation touchera tous les départements, et tous les pays, et devra permettre au groupe de se concentrer sur des secteurs sources de croissance, comme la production télévisuelle ou les contenus sponsorisés. Ces coupes interviennent peu après l’annonce de licenciements au sein de deux autres figures de proue de l’information en ligne : les sites BuzzFeed News – qui prévoit de se séparer de trois cents employés au total – et HuffPost – qui a congédié 10 % de sa rédaction, soit vingt personnes.

Vice a longtemps été l’une des étoiles montantes des médias numériques, avec des antennes dans des dizaines de pays et une croissance très rapide. Son cofondateur et emblématique patron Shane Smith a abandonné au printemps la direction générale de la plate-forme au profit de Nancy Dubuc, chargée de stabiliser le groupe.

Vice était, lors de son lancement en 1994, un magazine de contre-culture qui est peu à peu devenu une société d’édition valorisée à plusieurs milliards de dollars. Mais le groupe connaît des turbulences ces derniers mois, sa chaîne Viceland, lancée en 2016, ne rassemblant que très peu de téléspectateurs. C’est elle qui aurait fait manquer à Vice Media ses objectifs de chiffre d’affaires pour 2017, annoncé à 805 millions de dollars, mais inférieur au final de plus de 100 millions, selon plusieurs médias américains.