Une patrouille de l’armée nigérienne à Bosso, dans l’extrême sud-est du pays, à la frontière avec le Nigeria, en juin 2016. / ISSOUF SANOGO / AFP

Les Etats-Unis ont offert lundi 4 février au Niger un bâtiment abritant une base de communication et de transmissions militaires d’une valeur de 16,5 millions de dollars (14,4 millions d’euros) pour aider ce pays à lutter contre les groupes islamistes, notamment Boko Haram, a annoncé l’ambassade américaine dans un communiqué.

« Nous remettons le CPCO [Centre de planification et de conduite des opérations] d’une valeur de 16,5 millions de dollars [qui permettra] aux Forces armées nigériennes [FAN] de synchroniser leurs opérations grâce aux communications », a indiqué l’ambassadeur des Etats-Unis, Eric Whitaker, lors d’une cérémonie en présence des responsables militaires du Niger.

Cette infrastructure, située dans une caserne militaire de Niamey, comprend notamment « deux centres d’opérations tactiques », du « matériel de communication spécialisé » et « des radios », nécessaires pour « fournir les informations utiles » aux forces « sur les champs de bataille » et « mieux [les] utiliser », a expliqué le diplomate américain cité dans le communiqué.

Une importante base de drones à Agadez

Les Etats-Unis avaient déjà offert au Niger deux avions de type Cessna C-208 pour surveiller son vaste territoire, ainsi que des véhicules blindés de transport de troupes et des petits bateaux à moteur, a rappelé M. Whitaker. « Nous pensons que toutes ces capacités sont essentielles pour aider le Niger à vaincre Boko Haram et d’autres organisations terroristes », a-t-il précisé. Washington a accru sa présence militaire au Niger qui lui a permis de construire une importante base de drones à Agadez (nord), dont le coût est estimé à une centaine de millions de dollars et qui donne aux Etats-Unis une plate-forme de surveillance de premier plan.

Le 9 octobre 2015, le Niger et les Etats-Unis avaient signé un accord militaire sur « la sécurité et la bonne gouvernance ». Ce texte prévoit que les deux pays s’engagent « à travailler ensemble sur la lutte contre le terrorisme ». L’armée américaine doit aussi « former les militaires nigériens dans la lutte contre le terrorisme », selon cet accord. Niamey a également autorisé les Etats-Unis à utiliser des drones armés sur son sol.

Le Niger, pays sahélien pauvre, fait face à des groupes djihadistes à ses frontières malienne et libyenne au nord et à Boko Haram à sa frontière nigériane au sud-est. Le 4 octobre 2017, quatre soldats américains et cinq militaires nigériens avaient été tués dans une embuscade à Tongo Tongo, un village proche du Mali. L’attaque avait été revendiquée par l’organisation djihadiste d’Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, qui a prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) et se fait appeler « Etat islamique dans le grand Sahara » (EIGS).