Carlos Ghosn et son épouse Carole lors du 70e festival de Cannes, le 26 mai 2017. / Jean-Paul Pelissier / REUTERS

L’ancien patron de Renault, Carlos Ghosn, se dit « prêt » à rembourser les 50 000 euros dont il a bénéficié pour l’organisation de son mariage au château de Versailles le 8 octobre 2016, d’après son avocat, Jean-Yves Le Borgne. Ce dernier a déclaré à l’Agence France-Presse, vendredi 8 février, que M. Ghosn était « prêt à payer », confirmant une information de l’agence Bloomberg. « Il n’a jamais été conscient qu’il les devait, puisqu’il n’a jamais été facturé, a-t-il expliqué. Il a cru que c’était gratuit. »

Jeudi, la marque au losange a annoncé qu’elle allait signaler à la justice que M. Ghosn avait reçu un avantage en nature de 50 000 euros dans le cadre d’une convention de mécénat avec le château de Versailles.

« Renault a demandé la mise à disposition de la galerie des Cotelle et du péristyle du Grand Trianon pour l’organisation d’un dîner le 8 octobre 2016 », a fait savoir, de son côté, le château de Versailles, dans un communiqué. L’établissement public a enregistré la location du château de Versailles et du Grand Trianon, une prestation évaluée à 50 000 euros, comme une contrepartie de la convention de mécénat d’un montant de 2,3 millions d’euros signée entre les deux partenaires en juin 2016. « Conformément à la loi, Renault dispose à ce titre de contreparties à hauteur de 25 % maximum de son mécénat », a rappelé le château de Versailles – soit, dans le cas présent, 575 000 euros.

Investigations en interne

Le constructeur automobile s’est rendu compte de cette découverte dans le cadre d’investigations lancées en interne en novembre, peu après l’arrestation de son ancien patron au Japon. Jusqu’à présent, ces vérifications n’avaient mis en évidence aucun manquement attribuable au bâtisseur de l’alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors.

Interpellé à Tokyo le 19 novembre, l’ancien patron emblématique est incarcéré au Japon, soupçonné d’abus de confiance et de minoration de revenus dans les déclarations aux autorités boursières de 2010 à 2018. M. Ghosn, qui était à la tête de Renault depuis 2005, a démissionné de son poste fin janvier. Il avait été démis de la présidence de Nissan et Mitsubishi à la suite des premières révélations.