Les fabricants de couches pour bébés, mis en cause en raison de la détection de produits chimiques nocifs dans leurs produits, misent sur la transparence.

« Les fabricants membres de Group’hygiène s’engagent dès maintenant à indiquer les composants des couches bébés sur leurs emballages », a annoncé, vendredi 8 février, Group’hygiène, leur syndicat professionnel, qui représente plus de trois quarts du marché français des couches pour bébés (marques nationales, marques distributeurs). Chaque année, plus de 3 milliards de couches sont mises sur le marché français.

A la suite des recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans son avis publié le 23 janvier sur la sécurité des couches pour bébés et dans une démarche de progrès continu, le groupement a pris « cinq engagements volontaires » auprès de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Group’hygiène s’engage également à mettre sur le marché des couches ne comportant « pas de substances intentionnellement ajoutées susceptibles de présenter des effets allergisants cutanés ». Les membres du groupement s’engagent aussi à « renforcer leurs exigences via leur cahier des charges auprès de leurs fournisseurs », à « coopérer avec les services de l’Etat pour définir des méthodologies adaptées aux conditions réelles d’utilisation » et, enfin, à « soutenir au niveau européen le développement de seuils sanitaires réglementaires adaptés ».

Trois mois de délais

Dans un communiqué publié vendredi en fin d’après-midi, la DGGCRF affirme pour sa part que des délais ont été précisés aux acteurs du secteur lors de cette réunion : les professionnels se sont engagés à mettre en place « l’élimination des substances allergisantes, notamment dans les parfums, dans un délai maximal de trois mois ». Quant à « l’amélioration de l’information du consommateur » sur la composition des produits, elle devra être effective « de manière dématérialisée dans un délai maximal de trois mois, puis par un étiquetage dédié au plus tard dans six mois ».

Parfums, hydrocarbures aromatiques, dioxines, furanes

La DGCCRF affirme également que l’Anses sera à nouveau saisie « dans les prochains jours » afin de fournir les éléments techniques nécessaires à la définition d’une réglementation « spécifique pour ces produits » au niveau européen.

Le 23 janvier, à la suite d’une alerte lancée par l’Anses, le gouvernement français avait donné « quelques mois » aux fabricants pour diminuer la présence dans les couches de substances chimiques pouvant présenter des « risques » à long terme pour les bébés.

L’Anses avait été saisie en janvier 2017 par le gouvernement après un article du mensuel 60 millions de consommateurs. Les produits incriminés sont notamment deux parfums (butylphényl méthylpropional et hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde), ainsi que certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (parfois cancérogènes), des dioxines et des furanes.