LES CHOIX DE LA MATINALE

Cette semaine, un documentaire choc, une tournée d’adieu folk et un « Taratata » vintage combleront tous les appétits télévisuels.

« Cash investigation » : demain, un monde sans poisson ?

Pêche industrielle de merlan sur le chalutier français « Joseph Roty II », en Ecosse, en janvier 2004. / MARCEL MOCHET / AFP

Plongée en eaux troubles pour le magazine présenté par Elise Lucet, qui s’est lancé sur les traces de quelques gros poissons de la pêche industrielle, principalement les pêcheurs de thon tropical et leur « dispositif de ­concentration de poissons » (DCP), particulièrement destructeur pour la faune marine.

Les thoniers qui l’utilisent raflent pêle-mêle, dans leur grand filet circulaire, requins, barracudas, tortues et autres espèces, aimantées sous l’objet dérivant. Le reportage montre clairement la quantité de juvéniles qui s’entassent dans les cales des navires pêchant aux DCP : des thons d’à peine 45 centimètres de long, beaucoup trop petits pour avoir eu le temps de se reproduire.

Des marins qui parlent à la caméra, le ­visage flouté, le reconnaissent : c’est un carnage. « Ce n’est plus de la pêche, c’est de la récolte », souffle l’un d’eux.

Outre la dénonciation de l’épuisement des ressources halieutiques, l’équipe de « Cash Investigation » se fait par ailleurs le plaisir de renouer avec une de ses spécialités : la chasse aux entourloupes fiscales et aux subventions discutables. Martine Valo

« Cash investigation. Pêche industrielle : gros poissons en eaux troubles », réalisé par Sophie Le Gall, présenté par Elise Lucet. (France, 2 h 05). Replay sur Francetvinfo.fr.

Un dernier tour avec Joan Baez

Evidemment, le timbre n’a plus l’éclat d’autrefois, la projection s’est réduite. C’est pourquoi la chanteuse américaine Joan Baez a décidé que la tournée qu’elle boucle cette année serait la dernière. Pourtant la madone du folk a la septantaine rayonnante. Désormais d’une gravité voilée et patinée par la vie, la voix est autrement belle.

On y entend ses bonheurs et ses chagrins, ses espoirs et désillusions. Le « picking » de guitare sèche, dont Bob Dylan était jaloux, est toujours vif et précis. Arte propose de revivre le concert du 4 juin 2018, lors de la première de sa « résidence » à l’Olympia.

La prestation est suivie de la rediffusion d’un passionnant documentaire, How Sweet the Sound (Mary Wharton, 2009), montré pour la première fois en 2015 dans le cadre du « Summer of Peace », programmation estivale thématique d’Arte.

On y découvre la jeunesse de cette musicienne virtuose, très tôt consciente de l’injustice sociale. Le talent et l’engagement, deux piliers d’une carrière longue de soixante ans. Audrey Fournier et Bruno Lesprit

« Joan Baez : The Fare Thee Well Tour » (Concert, 2018, 95 min). Replay sur Arte.tv.

Quand Goldman chantait

Le Taratata 100 % Live du samedi 2 février vous a (re)donné le goût de la musique instrumentale, ou simplement du vintage ?

La chaîne spécialisée Melody vous propose l’émission collector du « Taratata » numéro 2 du 17 janvier 1993, avec, en invité vedette, le trio composé de Jean-Jacques Goldman (auteur du générique de l’émission musicale), Carole Fredericks et Michael Jones.

Pour les classiques Il suffira d’un signe, La Chanson des Restos, Je commence demain, Peur de rien, Il y a ou, rejoints par Maurane et Philippe Lafontaine, pour la reprise de Think, d’Aretha Franklin. Catherine Pacary

« Taratata Fredericks-Goldman-Jones ». Variétés (France, 1993, 85 min). Rediffusions sur Melody les 7 février à 20 h 48, 9 février à 9 h 20, 11 février à 15 h 01, 13 février à 17 h 11, 15 février à 18 h 16 et en replay sur Melody.tv jusqu’au 7 mars.