Des heurts éclatent entre « gilets jaunes  » et forces de l’ordre devant l’Assemblée nationale, samedi 9 février 2019. / BRUNO LANTERI / « LE MONDE »

Un manifestant présent dans le cortège parisien des « gilets jaunes » a eu une main arrachée, samedi 9 février, près de l’Assemblée nationale, où de vives tensions ont eu lieu à la mi-journée.

Des « street medics » ont rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) que l’homme avait eu la main arrachée, également clairement visible sur des images diffusées en direct par la chaîne de télévision russe RT. De son côté, la préfecture de police de Paris a expliqué à l’AFP que la victime avait eu « quatre doigts arrachés ». Elle a été évacuée par les pompiers et transportée à l’hôpital.

La cause de la blessure n’a pas été établie dans l’immédiat. Cela s’est passé « au moment d’une intervention des forces de l’ordre alors que des manifestants tentaient de pénétrer dans l’Assemblée nationale », selon la préfecture de police qui « cherche à déterminer les circonstances exactes ».

« Grenade de désencerclement »

Selon un témoin direct qui a filmé la fin de la scène, Cyprien Royer, il s’agit d’une « grenade de désencerclement » lancée par les forces de l’ordre, alors que des manifestants tentaient d’enfoncer les palissades protégeant l’entrée de l’Assemblée nationale. La victime est « un photographe “gilet jaune” » qui « prenait des photos des gens en train de pousser les palissades de l’Assemblée nationale » à la mi-journée, a rapporté cet homme de 21 ans.

« Quand les flics ont voulu disperser les gens, il a reçu une grenade de désencerclement au niveau de son mollet, il a voulu mettre un coup de main dedans pour ne pas qu’elle explose vers sa jambe et elle a pété quand il l’a touchée. On l’a mis sur le côté, on a appelé les “street medics”, c’était pas beau : il hurlait de douleur, il n’avait plus aucun doigt, il n’avait plus grand-chose au-dessus du poignet. »

Vers 13 heures, la situation avait commencé à se tendre autour du cortège de plusieurs milliers de manifestants, qui était parti des Champs-Elysées pour rallier le Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel. A hauteur de l’Assemblée nationale, des manifestants ont uriné sur les grilles d’enceinte et tenté d’enfoncer les palissades qui protègent l’entrée de l’Assemblée. Des tirs de grenades lacrymogènes ont répondu à des jets de projectiles au-dessus de ces palissades, et les manifestants ont été immobilisés sur le pont de la Concorde, avant que le cortège puisse repartir par le boulevard Saint-Germain.