Le chef du parti Thai Raksa Chart avait annoncé vendredi 8 février la candidature de la princesse Ubolratana au poste de premier ministre thaïlandais, avant de la retirer samedi sous pression du palais royal. / ATHIT PERAWONGMETHA / REUTERS

La princesse Ubolratana Rajakanya, sœur du roi de Thaïlande, ne sera pas candidate au poste de premier ministre de son pays. Elle devait se présenter sous l’étiquette du parti Thai Raksa Chart, mais la formation politique a annulé son meeting de campagne prévu samedi 9 février, puis annoncé le retrait de sa candidate, en expliquant qu’il « se soumet[tait] à l’ordre royal ».

Le palais royal avait désapprouvé l’entrée en politique de la princesse par un communiqué vendredi : « La reine, l’héritier et les membres de la famille royale sont censés être au-dessus de la politique et ne peuvent pas occuper de fonction politique car ce serait en contradiction avec la Constitution. »

Crime de lèse-majesté

La sœur aînée du roi Maha Vajiralongkorn, âgée de 67 ans, cultive son image de rebelle, depuis qu’elle a renoncé à son titre en 1972 pour épouser un Américain. Elle affiche désormais sa proximité avec deux ex-chefs du gouvernement, Thaksin Shinawatra et sa sœur Yingluck, qui avaient été renversés par les militaires respectivement en 2006 et en 2014 et se trouvent actuellement en exil.

La candidature de la princesse Ubolratana a fait l’effet d’un séisme : c’est la première fois depuis la fin de la monarchie absolue en 1932 qu’un membre de la famille royale s’inscrivait dans la vie politique. Et elle posait un problème complexe dans un pays où le crime de lèse-majesté est sévèrement puni, de trois à quinze ans de prison. Selon l’ONG de défense des droits de l’homme iLaw, 95 personnes ont été poursuivies pour avoir critiqué la royauté depuis 2014, et une trentaine sont incarcérées.