Lors de l’acte XII du mouvement, le 2 février à Paris. Le cortège a rendu hommage aux victimes des violences policières. / BENJAMIN GIRETTE POUR LE MONDE

Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a annoncé dimanche 10 février, dans l’émission « Questions politiques », que 133 enquêtes judiciaires étaient en cours, et qu’il souhaitait qu’« elles aillent vite », après des plaintes déposées pour violences policières à l’inspection générale de la police nationale (IGPN) lors des manifestations des « gilets jaunes ». Le précédent bilan, annoncé le 1er février, faisait état de 116 enquêtes.

Interrogé sur les blessures infligées par les forces de l’ordre, M. Castaner a admis qu’il y avait « des anomalies et des dérapages policiers mais il y a à chaque fois une enquête ». Il a d’ailleurs assuré qu’une enquête judiciaire avait été ouverte après qu’un manifestant a été grièvement blessé à la main samedi devant l’Assemblée nationale. En revanche, le ministre de l’intérieur a refusé de commenter le recensement des 417 violences policières compilées sur Twitter par le documentariste David Dufresne, considérant que « si des gens sont blessés, ils ne vont pas se signaler sur Twitter, ils vont porter plainte » sur le site internet de l’IGPN.

Défense de la loi « anticasseurs »

Christophe Castaner a longuement insisté sur la présence dans les manifestations de « black blocks », des militants d’« ultragauche » et d’« ultradroite » qui étaient, selon lui, déjà présents lors des manifestations contre la loi El Khomri ou dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, pour justifier le vote de la loi « anticasseurs » :

« Les casseurs dont on parle, qui sont identifiés toutes les semaines mais qui n’ont pas fait l’objet de sanctions judiciaires, on n’avait pas d’outil contre eux. La loi a fait une grosse polémique mais elle permet d’identifier les gens ultraviolents et de les empêcher de manifester la semaine prochaine. (…) Ce n’est pas une loi de circonstance, c’est une loi de bon sens. »