LES CHOIX DE LA MATINALE

Cette semaine, Arte propose une mini-série de haute tenue sur un sauvetage de migrants qui va bouleverser la vie de cinq Australiens. Les nostalgiques de Downton Abbey seront de leur côté comblés par le marathon de rediffusions proposé – en clair – sur Chérie 25. Enfin, les plus aguerris profiteront du retour de la formidable saison 5 de American Horror Story sur Série Club pour mettre leurs nerfs à l’épreuve.

« Sauvetage en mer de Timor » : lignes de tension sur fond de drame des migrants

Safe Harbour on SBS in 2018
Durée : 02:26

Réunis pour passer leurs vacances sur un voilier au nord de l’Australie, en mer de Timor, cinq amis australiens repèrent un bateau à la dérive, plein à craquer de réfugiés. Située en 2013, cette scène d’ouverture de Safe Harbour (son titre en anglais) se voit immédiatement suivie d’un saut dans le temps, cinq ans plus tard, sur les suites de cette bouleversante découverte – soit un va-et-vient entre 2013 et 2018 qui structure la série, de manière particulièrement fluide et efficace.

Sur le voilier, se pose immédiatement la question de savoir s’il vaut mieux secourir immédiatement ces réfugiés (mais comment ?) ou partir chercher de l’aide à terre (ce qui évite de se mettre soi-même en danger). Ce dilemme ne constitue pas, pour autant, l’acmé de la série. Très vite, avec le retour au présent, en 2018, une nouvelle ligne de tension se fait jour, terriblement intrigante, qui va voir s’affronter le point de vue des amis qui étaient sur le voilier à celui de migrants auxquels ils auraient ou non porté assistance…

Très habilement construit, élégamment réalisé et monté, ce suspense rend palpable l’abîme qui peut séparer ce qui s’avère d’ordre légal et ce qui relève de la morale. Martine Delahaye

« Sauvetage en mer de Timor », série créée par Belinda Chayko, Matt Cameron and Phil Enchelmaie. Avec Ewen Leslie, Leeanna Walsman, Hazem Shammas, Nicole Chamoun, Phoebe Tonkin, Joel Jackson (Australie, 2017, 4 x 52 min). Sur Arte, à partir du jeudi 14 février à 20 h 55, les quatre épisodes à la suite.

« Downton Abbey » : points de vue du haut et d’en bas de l’escalier

How It All Began | Downton Abbey | Season 1
Durée : 01:44

Rares sont ceux, même parmi les plus difficiles, à classer Downton Abbey parmi les séries sans qualités. Or une chaîne de la télévision numérique terrestre (donc gratuite), Chérie 25, vient de se lancer dans le marathon que représente la diffusion des six saisons de cette fiction acclamée un peu partout dans le monde.

Ce portrait de l’Angleterre du début du XXe siècle, bourré de charme en dépit de quelques trous d’air selon les saisons, a conquis le public grâce à son double point de vue : celui d’une famille d’aristocrates d’une part, celui de leurs domestiques d’autre part, de l’avant-guerre aux Années folles. L’un des grands plaisirs de Downton Abbey tient au fait que, dans cet univers très corseté, les seconds connaissent les moindres secrets de leurs « maîtres », quand ceux-ci n’ont aucune idée de ce qui se dit et se trame en sous-sol. Ni les uns ni les autres n’anticipent, en revanche, les changements qui s’annoncent.

Le succès populaire de Downton Abbey a été tel que la série a donné lieu à un film, scénarisé par son créateur, Julian Fellowes, et réalisé par Michael Engler. En France, sa sortie est prévue le 25 septembre. M. De.

« Downton Abbey », série créée par Julian Fellowes. Avec Hugh Bonneville, Maggie Smith, Michelle Dockery, Brendan Coyle, Penelope Wilton (Royaume-Uni, 2010-2015, cinquante-deux épisodes). Sur Chérie 25, le samedi à 21 heures depuis le 9 février. Rediffusion le dimanche à 18 h 05.

« American Horror Story : Hotel » : coupable plaisir

American Horror Story: Hotel - All Teasers + Official Trailers - Compilation
Durée : 05:07

On reste attaché à la saison 5, « Hotel », de la série anthologique American Horror Story, probablement parce que c’est par elle qu’on a ouvert la porte de ce monde aussi horrifique que sophistiqué imaginé par Ryan Murphy et Brad Falchuk depuis huit saisons (bientôt neuf) à ce jour. Car chacune d’entre elles est indépendante, même si l’on retrouve une « troupe » d’acteurs distribués dans des rôles différents. Par exemple, Kathy Bates, cette fois-ci en inquiétante taulière de l’Hôtel Cortez de Los Angeles (inspiré par le Cecil Hotel, à la macabre réputation) dont on comprend vite que les deux jeunes touristes suédoises qui s’y présentent n’auraient jamais dû y réserver une chambre.

Au fil d’horrifiques situations érotico-sadiques et pansexuelles, les flots d’hémoglobine n’empêchent pas des traits d’humour noir et des références excentriques à la culture populaire d’aujourd’hui. On trouvera au générique l’une de ses réprésentantes, Lady Gaga, qui s’est révélée être une actrice glaçante dans le rôle d’une comtesse vampirique à l’impérissable jeunesse. Renaud Machart

« American Horror Story : Hotel », de Ryan Murphy et Brad Falchuk (Etats-Unis, 2015, 12 × 60 min). Sur Série Club.