Le porte-conteneurs « Antoine-de-Saint-Exupéry » de CMA CGM, dans le port du Havre (Seine-Maritime), en septembre 2018. / CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Cette fois, l’offre publique d’achat (OPA) est lancée. Mardi 12 février, CMA CGM, le numéro trois mondial du transport maritime, ouvre officiellement son offre d’achat des titres du logisticien Ceva (issu de la fusion du néerlandais TNT et de l’américain EGL). Après être entré à son capital à hauteur de 25 % en mai 2018, le groupe marseillais s’est décidé, en fin d’année dernière, à reprendre l’ensemble du capital de la société cotée à la bourse de Zurich.

A l’automne 2018, le groupe helvétique, numéro dix mondial de la logistique, avait été la cible d’une OPA du logisticien danois DSV. La société française dirigée par Rodolphe Saadé a contre-attaqué, en montant au capital de Ceva à hauteur de 33 %, l’obligeant à faire une offre publique d’achat en bonne et due forme. Le groupe propose aux actionnaires du suisse 30 francs suisses (26,5 euros) par action, soit 62 % de mieux que le 10 octobre, date du déclenchement de l’offensive de DSV.

Mutualisations de services

Les actionnaires du groupe de logistique de 60 000 salariés, qui a réalisé 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018, disposent d’un mois pour apporter leur titre. CMA CGM devrait dépasser sans problème le niveau de 50 % de détention du groupe, car il a d’ores et déjà sécurisé des achats d’actions auprès de certains actionnaires. Cependant, « il est encore impossible de prédire le niveau de capital que nous réussirons à acheter », précise Michel Sicat, le directeur financier et de la performance du groupe marseillais.

Le conseil d’administration de Ceva a conseillé aux actionnaires de rester au capital, estimant que l’apport de CMA CGM allait faire croître sa valeur à l’avenir… Le groupe français apporte à Ceva à la fois des actifs, son activité logistique (650 millions de dollars de chiffre d’affaires et 1 200 salariés) et son réseau commercial, sans compter les mutualisations de services. « Nous engageons également des actions afin d’atteindre l’équilibre dès 2019, car, l’an dernier, la société a encore perdu de l’argent », précise M. Sicat.

Avec ces actions, selon le conseil d’administration de Ceva et Rodolphe Saadé, le PDG du transporteur, le titre Ceva pourrait atteindre à moyen terme la valeur de 40 francs suisses. Surtout, pour le groupe marseillais, l’important, avec Ceva, est « d’élargir sa palette de services de transport à offrir à ses clients », note M. Sicat. Avec 30 milliards de dollars de chiffre d’affaires cumulé entre transport et logistique, CMA CGM entre dans la cour des grands du transport face à DHL, UPS, Fedex, SNCF Logistics ou DB Schenker.