Pourquoi la pêche électrique fait peur
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Les négociateurs du Parlement européen et des Etats membres se sont entendus pour interdire la pêche électrique, a annoncé la Commission, mercredi 13 février. Les deux colégislateurs, chapeautés par l’exécutif européen, réunis dans un « trilogue », ont trouvé un accord pour « introduire une interdiction de l’utilisation de matériel de pêche électrique à partir du 1er juillet 2021 ».

Il est également prévu la possibilité pour les divers pays de l’UE d’« interdire ou restreindre » immédiatement cette pratique dans ses eaux territoriales. Le texte négocié doit encore être validé par le Parlement réuni en séance plénière et par le Conseil – les Vingt-Huit.

Il y a un an, le Parlement européen avait pris position contre cette pratique controversée, à l’encontre d’une proposition de la Commission qui voulait supprimer la restriction jusque-là appliquée à la pêche électrique dans l’UE, pratiquée à la faveur d’une dérogation accordée à titre expérimentale à 5 % de la flotte.

Dans les faits, elle est pratiquée principalement aux Pays-Bas. La France, dont les pêcheurs ont manifesté à plusieurs reprises à ce sujet, avait rapidement apporté sa voix contre cette pratique.

Avancée « historique »

L’ONG Bloom, à la pointe de la campagne contre la pêche électrique, a salué un changement dans les esprits. « La négociation ce soir n’a quasiment porté que sur la date de l’interdiction, plus personne ne remettait en cause son principe », a souligné sa fondatrice Claire Nouvian.

« Nous aurions aimé une date plus proche, mais l’avancée demeure historique. Cette pêche barbare n’a plus d’avenir », a réagi sur Twitter l’eurodéputé Younous Omarjee (GUE, gauche radicale). Bloom a appelé la France à interdire « sans plus attendre la pêche électrique dans ses propres eaux ».

« Au gouvernement français de prendre ses responsabilités », a également exhorté Isabelle Thomas (groupe social-démocrate). Elle s’est félicitée que 42 licences ne seront pas renouvelées dès cette année mais mis en garde contre les « licences illégales dont il va falloir s’occuper ».