Des « gilets jaunes » rendent hommage aux victimes des violences policières, à Paris, le 2 février 2019. / BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »

Environ 8 400. C’est le nombre de personnes interpellées depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » il y a près de trois mois, a fait savoir le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, jeudi 14 février, précisant que 7 500 d’entre elles avaient été placées en garde à vue.

Par ailleurs, M. Castaner a affirmé que près de 1 300 policiers, gendarmes et pompiers avaient été blessés « par des petits groupes animés par la haine », depuis le début du mouvement, le 17 novembre. Et de réaffirmer que le gouvernement était « opposé » à toute amnistie pour les « gilets jaunes » comme l’avait déclaré le premier ministre mercredi soir sur LCI et RTL.

Depuis le début du mouvement, la justice a prononcé près de 1 800 condamnations. Quelque 1 500 dossiers sont encore en attente de jugement, plus de 1 300 comparutions immédiates ont été organisées et 316 personnes ont été placées sous mandat de dépôt.

Une cagnotte de 1,46 million d’euros

Le ministre de l’intérieur s’exprimait lors de la remise de la cagnotte lancée par le président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Renaud Muselier, en faveur des forces de l’ordre blessées lors des manifestations. Un chèque d’environ 1,46 million d’euros a été reversé à l’Amicale de la police nationale, une « association d’entraide », qui œuvre pour les gendarmes, policiers et sapeurs-pompiers, jeudi matin lors d’une cérémonie aux Invalides.

Cette cagnotte avait été lancée sur la plate-forme en ligne Leetchi en réaction à celle créée en soutien à l’ex-boxeur Christophe Dettinger. Il a été condamné mercredi à un an de prison ferme, aménageable en semi-liberté, et dix-huit mois de sursis avec mise à l’épreuve pour avoir agressé deux gendarmes à Paris le 5 janvier lors de l’acte VIII des « gilets jaunes ».

Selon l’Amicale de la police nationale, une convention permettant de définir les modalités de rétribution de la cagnotte sera signée entre le patron de la région PACA et l’amicale. Environ 1 million d’euros seront versés directement aux membres des forces de sécurité, civils ou militaires, blessés lors des manifestations des « gilets jaunes ». Le reste de la cagnotte sera réparti entre les orphelinats des différentes forces concernées.

Quelque 51 000 personnes ont effectué un don à cette cagnotte, a détaillé Renaud Muselier, qui a défendu une démarche « claire et transparente », saluant au passage le « sang-froid » des forces de l’ordre :

« Nous pouvons comprendre le malaise social, mais jamais accepter les violences et les dégradations. »