MyCanal, à la demande, minifiction

Parler d’orthographe, qui plus est à la télévision, peut se révéler clivant et pour le moins risqué. Il y a pourtant fort à parier que Sans faute(s) connaisse un joli succès. En effet, c’est sérieux sans être assommant, ludique sans être abêtissant. Lassé d’entendre que les Français sont fâchés avec l’orthographe, François Jougneau cogite. Pour le rédacteur en chef de La Grande Librairie (France 5), également producteur, aucun doute : puisque nous sommes tous concernés – qui peut se targuer, hors nos immortels de l’Académie française, de ne jamais douter de l’orthographe d’un mot ? –, il faut trouver une forme fédératrice.

« Nous voulions un graphisme à la fois amusant et élégant », explique-t-il. Se souvenant qu’à l’école on lui a répété que « nourrir » prend deux « r » parce que l’on se nourrit plusieurs fois par jour et que « mourir » n’en prend qu’un parce que l’on ne meurt qu’une fois, il fait appel à une équipe d’auteurs – une dizaine –, qui « s’est creusé la tête pour trouver les bons mots, la bonne astuce ».

« Jouer avec la langue »

Dernière étape, il fallait incarner ce programme, trouver une voix à ces courts (moins de deux minutes) épisodes animés. Celui qui fut rédacteur en chef adjoint du Grand Journal (de 2004 à 2014, ­période Michel Denisot) pense alors immédiatement à Stéphane de Groodt, qui officia aussi sur ­Canal +. « Qui mieux que lui pouvait ainsi jouer avec la langue, manier les mots ? » Banco : le comédien et auteur est séduit par le projet. Idem pour Audrey Brugère, directrice du pôle jeunesse à Canal +.

Lire « Un apéro avec… » Stéphane de Groodt  : « Je suis un homme de biais »

François Jougneau a donc mis en boîte 52 épisodes et, si cela fonctionne, serait heureux d’en imaginer d’autres. Pour l’heure, il espère que cela « serve à quelque chose », car la forme ludique est avant tout « au service d’un apprentissage ». L’histoire racontée, les moyens mnémotechniques imaginés et mis en forme sont suffisamment forts pour que l’on se souvienne dans quel cas écrire « amende » ou « amande », et que l’on ne se demande plus si « suspense » prend, ou non, un « e ». Il en prend un, et, comme le dit Stéphane de Groodt à la fin de chaque épisode : « Non, ne me remerciez pas. Vous en eussiez fait autant à ma place si vous eûtes su. »

Sans Faute(s) - Quand écrit-on amande/amende ?
Durée : 01:36

Sans faute(s), du lundi au vendredi à 19 h 20 sur Canal + Family, à partir du lundi 18 février. A la demande sur MyCanal.
www.mycanal.fr/articles/jeunesse/sans-faute-s