Mercedes Taffarel, la mère d’Emiliano Sala, dans les bras du défenseur du FC Nantes Nicolas Pallois, samedi 16 février, lors des funérailles du joueur disparu le 21 janvier. / Natacha Pisarenko / AP

Parents, amis, émissaires de Nantes, Bordeaux et Cardiff, habitants de Progreso, le village qui a vu grandir Emiliano Sala, sont venus samedi 16 février par centaines s’incliner, pleurer, poser une main sur le cercueil du footballeur fauché en pleine ascension, alors qu’il s’apprêtait à réaliser son rêve de jouer en Premier League.

Dans le gymnase du club de San Martin, son premier club, où il a joué dix ans, une chapelle a été improvisée. Le cercueil était recouvert de fleurs et d’un drapeau rouge et noir, les couleurs de San Martin. Derrière le cercueil, une photo de deux mètres de haut du joueur avec le maillot du FC Nantes, une main sur le cœur.

A la fin de l’hommage, les enfants en tenue du club ont formé deux haies d’honneur vers le corbillard. Nicolas Pallois, joueur de Nantes, le frère, le père et des amis d’Emiliano Sala portaient le cercueil. Pendant plusieurs minutes, des applaudissements ont retenti, jusqu’à ce que le convoi quitte Progreso pour le crématorium.

Depuis que le petit avion privé qui transportait le joueur de 28 ans entre Nantes et Cardiff a disparu le 21 janvier, le village de 3 000 habitants retient sa respiration, ses habitants s’excusent parfois de rire. Extirpé de l’épave, avant d’être identifié, le corps de Sala a été rapatrié en Argentine vendredi. La dépouille du pilote n’a toujours pas été retrouvée.

« C’est dur de voir son cercueil », lâche, ému, le maire de Progreso, Julio Muller. « Il représentait beaucoup pour nous, c’était un garçon impeccable. Ici, on adore le foot et c’était le seul à avoir pu devenir un joueur professionnel. Et en Europe ! Alors il faisait l’admiration de tous. »

Devant le siège du club San Martin, une banderole dit : « Emi, tu ne marcheras jamais seul », reprenant le mot d’ordre du club de Liverpool.

Marcelo Vada, son entraîneur en Argentine de 15 à 20 ans, aujourd’hui entraîneur des U17 à Bordeaux, a les yeux rougis par les larmes. « Je suis détruit. Ce n’est pas un footballeur à qui je viens rendre hommage, mais à un homme extraordinaire, un guerrier ».

L’entraîneur de Cardiff Neil Warnock a fait le voyage pour présenter ses condoléances à la famille. Même s’il n’a jamais joué pour Cardiff, « c’était mon joueur, je l’avais fait signer. Nous avons eu deux ou trois conversations, et il m’avait dit qu’il marquerait les buts qui nous maintiendraient en Premier League ».