Le philosophe et académicien Alain Finkielkraut a été pris à partie, samedi 16 février, par des « gilets jaunes », en marge du 14e samedi de mobilisation.

Sur des vidéos tournées boulevard du Montparnasse, à l’angle de la rue Campagne-Première, dans le 14e arrondissement, Alain Finkielkraut est copieusement sifflé et cible d’insultes dont certaines à caractère antisémite.

« Barre-toi, sale sioniste de merde », « grosse merde sioniste », « nous sommes le peuple », « la France elle est à nous », ont crié plusieurs manifestants qui défilaient et qui venaient d’apercevoir l’académicien, d’après une vidéo diffusée par Yahoo! Actualités.

Sur une seconde vidéo tournée par un journaliste free-lance, les forces de l’ordre s’interposent pour protéger le philosophe.

Le philosophe qui avait exprimé une certaine sympathie pour les « gilets jaunes », s’est attristé, vendredi, dans un entretien au Figaro, par la tournure prise par le mouvement. « Les différents leaders de cette révolte protéiforme ont été accueillis à bras ouverts sur tous les plateaux de télévision. Ils sont devenus les stars du petit écran. Cette promotion leur est montée à la tête et l’arrogance a changé de camp ».

Plusieurs responsables politiques condamnent

Plusieurs responsables politiques dont des membres du gouvernement ont condamné fermement ces faits. « Un déferlement de haine à l’état pur que seule l’intervention de la police a interrompu. Assister à une telle scène à Paris, en 2019, est tout simplement INTOLÉRABLE. Je viens de m’entretenir avec Alain Finkielkraut pour l’assurer de mon soutien absolu », a annoncé sur Twitter le ministre de l’intérieur Christophe Castaner.

« La bête immonde tapie dans l’anonymat d’une foule. Ceux qui insultent ont le visage découvert. J’espère qu’ils seront identifiés, poursuivis et lourdement condamnés », a renchéri le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

« Honte aux auteurs de ces menaces répugnantes et à leurs complices », a déclaré Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, tandis que le député Les Républicains Eric Ciotti dénonçait des propos « ignobles et insupportables », ajoutant « leurs auteurs sont des barbares qui doivent être condamnés ».

« Qu’attend le ministre de l’intérieur pour faire interpeller et livrer à la justice, sans délai, la horde antisémite qui s’en est pris, cet après-midi, à Alain Finkielkraut ? », a demandé de son côté le député LR Guillaume Larrivé.