Juliette Binoche remet l’Ours d’or de la Berlinale à Nadav Lapid. / HANNIBAL HANSCHKE / REUTERS

Le jury de la Berlinale, le festival du film de Berlin, présidé par l’actrice française Juliette Binoche, a annoncé son palmarès, samedi 16 février, dans un contexte assombri par la mort de Bruno Ganz.

L’Ours d’or a été décerné au film Synonymes de l’Israélien Nadav Lapid, retraçant l’histoire d’un jeune Israélien, au début des années 2000, qui rejette son pays et sa langue pour venir vivre à Paris. Le réalisateur a expliqué en recevant son prix que son film pourrait créer « un scandale en Israël ». Mais, a-t-il ajouté, « j’espère que les gens pourront comprendre que la fureur, la rage, l’hostilité, la haine et le mépris arrivent seulement entre frères et sœurs, quand il y a un attachement solide et de fortes émotions ».

Le film a séduit pour son ton original, sa réflexion sur l’identité et la performance de son comédien principal, Tom Mercier, qui en est la révélation.

Le festival a décerné son Prix du Jury au film Grâce de Dieu de François Ozon sur les scandales d’abus de pédophilie dans l’Eglise catholique. « Ce film essaie de rompre le silence d’institutions puissantes » sur ces affaires d’abus sexuels d’enfants de la part de membres du clergé, a déclaré le metteur en scène français en recevant sa récompense. « Je veux partager ce prix avec les victimes d’abus sexuels », a-t-il ajouté, très ému.

Le film retrace l’histoire de victimes dans l’affaire Barbarin, un scandale en pleine actualité judiciaire en France.

Tourné en secret l’an dernier, le film raconte la naissance de l’association de victimes « La Parole Libérée », fondée à Lyon en 2015 par d’anciens scouts abusés par un prêtre pédophile, Bernard Preynat. Le film suit trois d’entre elles, incarnées à l’écran par les acteurs Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud.

L’actrice chinoise Yong Mei a été désignée meilleure actrice, tandis que Wang Jingchun était sacré meilleur acteur dans So Long, my son de Wang Xiaoshuai, long récit mêlant intime et politique, entre les années 1980 et 2010 qui raconte l’histoire d’une famille marquée par la perte d’un enfant traversant.