Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

D’une « violence insupportable ». C’est ainsi que le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a qualifié dans un tweet l’attaque d’un fourgon de police, samedi 16 février à Lyon, lors d’une manifestation des « gilets jaunes ».

« Demain ils seront dans leur commissariat pour enregistrer la plainte d’une femme agressée ou sur le terrain pour porter secours à un commerçant braqué. Leur quotidien : nous protéger. Notre devoir : ne rien laisser passer. STOP ! », a ajouté le ministre.

L’attaque a été filmée depuis le véhicule par les policiers eux-mêmes.

« On est pris à partie et on reçoit des pavés », dit le policier qui filme la scène au début de la vidéo, diffusée par la chaîne LCI. Au volant, sa collègue tente de se frayer un chemin entre deux files de voitures, sous des jets de projectiles. La scène dure près d’une minute trente.

Samedi, la manifestation des « gilets jaunes » a bloqué pendant deux heures la circulation dans un sens de l’autoroute A7 qui traverse Lyon. Le véhicule de police, appartenant à la CRS autoroutière, était pris dans le trafic quand il a été violemment attaqué.

Sur la vidéo, on voit notamment un manifestant vêtu de noir arriver en courant et sauter sur le capot. D’autres lancent des projectiles sur les vitres. Certains assaillants portent un gilet jaune, d’autres non. Des forces de l’ordre arrivent finalement pour protéger leurs collègues. La conductrice finit en pleurs. « J’ai trop eu peur », l’entend-on souffler à la fin de la vidéo, qui a provoqué l’indignation des autorités.

Une enquête a été ouverte

Le secrétaire d’Etat à l’intérieur, Laurent Nunez, a estimé sur BFM-TV que cette attaque était « emblématique du mouvement », dénonçant l’œuvre de « hordes sauvages ». « La violence, elle, n’est que d’un seul côté. (…) Nous sommes toujours en riposte », a-t-il affirmé, précisant que la « police des polices » avait été saisie par la justice de 140 enquêtes depuis le début du mouvement pour « des suspicions de violences policières ».

La préfecture du Rhône a elle aussi condamné l’attaque « avec la plus grande fermeté ». « Ces policiers lâchement attaqués étaient là pour protéger les manifestants. Soutien total à nos forces de l’ordre », a ajouté le préfet.

L’attaque a également été vivement condamnée par le syndicat Alternative Police, qui a diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux. « On voulait montrer l’extrême violence à laquelle les policiers sont confrontés au quotidien », a déclaré à l’AFP Alexandre Costa, délégué zonal du syndicat en Auvergne - Rhône-Alpes pour les CRS.

Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour des « faits de violences avec arme et en réunion sur personnes dépositaires de l’autorité publique », confiée à la Sûreté départementale, sans interpellation à ce stade.