Israël va geler 138 millions de dollars (122 millions d’euros) qu’il devait verser à l’Autorité palestinienne afin de protester contre les allocations que cette dernière verse aux familles de prisonniers palestiniens.

L’Autorité palestinienne (AP) qui récolte quelque 222 millions de dollars (196 millions d’euros) par mois grâce au transfert de taxes effectué par Israël a déclaré avoir reversé 138 millions de dollars l’an dernier aux prisonniers.

Réponse à l’assassinat d’une jeune Israélienne

Le cabinet de sécurité israélien a déclaré, dimanche 17 février, que le même montant provenant des taxes prélevées au nom de l’AP par Israël serait « gelé ». En juillet 2018, le Parlement israélien a voté une loi visant à geler ces versements à hauteur du montant des allocations accordées par l’Autorité palestinienne aux auteurs d’attaques anti-israéliennes et à leurs familles.

Elle n’avait jamais été appliquée mais la semaine dernière, Benjamin Nétanyahou a annoncé son intention de le faire après le meurtre d’une jeune Israélienne par un Palestinien à Jérusalem.

L’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas verse en effet des allocations aux familles de Palestiniens détenus par Israël en fonction des peines qui leur ont été infligées par la justice de l’Etat hébreu. Ces prisonniers sont en effet considérés par de nombreux Palestiniens comme des héros de la lutte contre l’occupation israélienne de leurs territoires. Israël occupe la Cisjordanie et Jérusalem depuis 1967.

Les responsables israéliens estiment eux que ces allocations encouragent la violence. « C’est une tentative de chantage », a commenté Wassel Abou Youssef, haut responsable de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). « Même s’il ne nous reste qu’un dollar, nous paierons les familles des martyrs, des prisonniers et des blessés. »

Selon les termes de la loi adoptée en 2018 par Israël, le ministre de la défense présente en fin d’année au cabinet un rapport sur les sommes payées par l’Autorité palestinienne aux prisonniers palestiniens et à leurs familles l’année écoulée. L’année suivante, Israël gèlera chaque mois 1/12 de la somme indiquée dans le rapport sur les taxes et droits de douane qu’il doit aux Palestiniens.

Dans le cas où le ministre de la défense annonce que l’Autorité palestinienne cesse de verser ces allocations, le cabinet pourra décider de dégeler partiellement ou complètement les fonds retenus.