Le 16 février 2019, lors de la 14e semaine consécutive du mouvement des « gilets jaunes », des manifestants défilent sur l’avenue des Champs-Elysées à Paris. / ERIC FEFERBERG / AFP

Trois mois jour pour jour après le début de ce mouvement de contestation qui fragilise l’exécutif, les « gilets jaunes » ont poursuivi, dimanche 17 février, leur acte XIV, amorcé samedi en ordre dispersé. Samedi, le ministère de l’intérieur avait dénombré 41 500 manifestants en France et 5 000 à Paris, des chiffres en recul par rapport à la semaine précédente mais régulièrement contestés par les « gilets jaunes ».

Trois cents « gilets jaunes » étaient rassemblés dimanche dans le calme sur les Champs-Elysées pour une nouvelle mobilisation. Les manifestants, réunis depuis 11 heures près de la place de l’Etoile, doivent s’élancer sur la célèbre artère parisienne pour rallier le Champ-de-Mars dans l’après-midi.

Ingrid Levavasseur, l’une des figures les plus médiatiques des « gilets jaunes », qui a récemment renoncé à mener une liste baptisée « Ralliement d’initiative citoyenne » (RIC), sans pour autant renoncer à se présenter aux élections européennes du 26 mai est présente au rassemblement.

Mobilisée depuis la première journée d’action le 17 novembre, Martine Bonfilloup, 55 ans, est venue dimanche « montrer que le mouvement ne s’essouffle pas ».

« Vous avez vu que l’essence a réaugmenté ? La classe moyenne, on est taxés au maximum. »

« Cassez-vous, la CGT ! »

Aux côtés de banderoles appelant à la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) ou dénonçant les « mutilations de civils » par les forces de l’ordre, certains manifestants brandissaient dimanche des drapeaux aux couleurs de la CGT, suscitant des crispations chez d’autres.

« Cassez-vous, la CGT ! Vous servez à rien, vous êtes les suce-boules du gouvernement », crie Julien Dubois, un Parisien de 38 ans. « Que la CGT vienne avec les gilets jaunes, je veux bien mais qu’ils cachent leurs drapeaux. Ils servent à rien. Si le peuple est dans la rue, c’est qu’eux n’ont rien fait », explique-t-il par la suite.

Agée de 16 ans, Lola est, elle, venue protester contre la réforme du lycée et de l’université qu’elle compare à un « tri sélectif ». « J’ai des grands-parents qui gagnent pas beaucoup. Ils peuvent vraiment pas vivre. Je voulais voir de mes propres yeux le mouvement et montrer qu’il y avait aussi les lycéens, les étudiants », dit-elle.

La quatorzième journée du mouvement samedi s’est déroulée sans incident majeur à Paris mais a été marquée par des heurts à Toulouse et à Bordeaux, deux autres places fortes de la contestation.

« Gilets jaunes » : peut-on comparer le mouvement aux révoltes du passé ?
Durée : 07:40

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