Manifestation à Rabat, le 5 juin 2018, contre la Centrale Danone, accusée avec d’autres marques de « position hégémonique ». / FADEL SENNA / AFP

Le boycottage des produits Danone au Maroc a pesé sur ses ventes et sa rentabilité en 2018, a indiqué, mardi 19 février, le groupe alimentaire.

Le bénéfice net du groupe a chuté de 4,1 % en 2018, à 2,35 milliards d’euros, tandis que le chiffre d’affaires stagnait à 24,65 milliards d’euros avec un recul des ventes de 2,1 % au quatrième trimestre 2018, plombé notamment par une chute de 35 % au Maroc.

En 2018, l’effet du boycottage sur les ventes au Maroc « a été de -178 millions d’euros par rapport aux ventes de 2017, provenant à deux tiers d’un manque à gagner sur les ventes de lait et à un tiers d’un manque à gagner sur les produits laitiers », indique Danone dans un communiqué.

Suivant la même méthode, l’effet du boycottage représente une diminution de 43 millions d’euros sur la rentabilité du groupe par rapport à 2017, incluant l’effet des actions de promotion dans le pays pour retrouver la croissance.

Position hégémonique

« Nous retrouvons des parts de marché dans le lait et les produits frais » au Maroc, a expliqué la directrice générale finances, Cécile Cabanis, lors d’une conférence téléphonique, mais elle ne s’attend pas à un retour de la croissance avant « la fin de l’année » 2019.

Une campagne contre la « cherté de la vie » visant les stations-service Afriquia, l’eau minérale Sidi Ali et le lait Danone, accusés de positions hégémoniques dans le royaume chérifien, avait remporté une large adhésion des Marocains en 2018.

Lancée en avril sur les réseaux sociaux de manière anonyme, la campagne avait a été très suivie, obligeant Centrale Danone – détenu à 99,68 % par le groupe français – à opérer une baisse d’environ 10 % sur certaines briques de lait pasteurisé et la création d’un « format économique » pour tenter de redresser la barre.