Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, visite en compagnie de Régis Castagne (à gauche), directeur des activités d’Equinix en Europe du Sud, le data center de Pantin. / JACQUES DEMARTHON / AFP

Bruno Le Maire a beau faire de la défense de la souveraineté technologique nationale l’un de ses chevaux de bataille, c’est dans les murs de l’entreprise américaine Equinix qu’il est venu, lundi 18 février, à Pantin, afficher sa nouvelle ambition pour la France : en faire la première terre d’accueil pour les centres de données en Europe, alors qu’elle est aujourd’hui distancée par le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays-Bas. Derrière cette volonté, se joue, selon le ministre de l’économie, la capacité « pour le pays à réussir sa révolution numérique » et à assurer « sa prospérité économique au cours du XXIe siècle ».

Le paradoxe n’est qu’apparent : le ministre est, en effet, venu saluer l’ouverture du huitième data center d’Equinix en France. L’entreprise est un poids lourd du secteur : elle est le premier « hébergeur » mondial de centres de données – c’est-à-dire qu’elle met à disposition des entreprises les locaux et les technologies pour abriter leurs data centers dans les meilleures conditions de sécurité, de connectivité et d’environnement (température, hydrométrie, etc.). Depuis son implantation dans l’Hexagone, Equinix affirme avoir investi un milliard d’euros pour déployer ses équipements.

« Nous avons tout pour réussir »

Dans cette inauguration, le ministre de l’économie voit le signe que son pari est réalisable. « Le mouvement va dans le bon sens, maintenant il faut accélérer. Nous avons tout pour réussir : une électricité fiable, propre et peu cher, et un des meilleurs réseaux télécoms européens ».

Pour y parvenir, le gouvernement a posé un premier jalon en offrant en octobre un coup de pouce aux opérateurs de centres de données, en abaissant la taxation sur la consommation électrique pour toutes les sociétés qui s’engagent à améliorer leur efficacité énergétique. Un geste qui, pour M. Le Maire, fait de la France « le pays le plus attractif au niveau fiscal ».

La démarche a été saluée par Régis Castagné, directeur des activités d’Equinix en Europe du Sud, qui rappelle que des Etats comme « l’Irlande ou les pays du Nord ont compris bien plus tôt qu’il fallait favoriser l’émergence de ces équipements. Maintenant, côté français, il ne faut pas avoir peur de pousser un petit cocorico ». Manifestement, Bruno Le Maire est tout disposé à donner de la voix.