Des femmes brandissent un panneau sur lequel on peut lire «  Non, c’est non  »,  après que trois des cinq hommes ont été acquittés pour « viol collectif » et condamnés pour le crime moins grave d’« abus sexuel ». / Alvaro Barrientos / AP

Trois Espagnols ont été condamnés à des peines de quatorze à quinze ans de prison pour le viol collectif d’une jeune femme, à l’issue d’un procès rappelant l’affaire de la « meute » qui avait fait scandale l’an dernier. Cette condamnation, rendue publique mercredi 20 février, a été prononcée à Madrid au début du mois contre trois hommes que la presse a surnommés « la meute de Collado-Villalba », du nom de leur localité située à 40 km de Madrid.

Un jeune homme de 29 ans était accusé d’avoir, en mars 2015, attiré dans un appartement la victime de 18 ans – qu’il connaissait et avec laquelle il avait eu « un certain type de relation à caractère sexuel » selon le tribunal – pour l’obliger d’abord à pratiquer une fellation. Deux de ses amis de 29 et 30 ans avaient obligé la victime à faire de même, tout en étant conscients « qu’elle refusait ».

Le tribunal de Madrid a retenu la qualification d’« agression sexuelle », catégorie comprenant le viol en Espagne. Cependant ils comparaissaient libres et pourront faire appel devant la Cour suprême.

La « meute » de Pampelune

En 2018, les féministes avaient multiplié les manifestations en Espagne pour protester contre le jugement trop clément, selon elles, rendu contre cinq jeunes Sévillans qui s’appelaient eux-mêmes « la meute ». Ils s’étaient filmés en train d’abuser d’une fille de 18 ans, ivre, pendant des fêtes à Pampelune, mais les juges ne les avaient pas condamnés pour viol.

Le tribunal les avait condamnés à neuf ans de prison pour « abus sexuel » aggravé d’abus de faiblesse, mais sans retenir la qualification d’« agression sexuelle ». Une cour d’appel avait ensuite confirmé cette décision controversée en estimant que la victime n’était pas consentante mais qu’il n’y avait pas eu « violence » et qu’il était trop difficile de déterminer s’il y avait eu « intimidation », deux facteurs nécessaires pour retenir la qualification de viol en Espagne.

Les cinq restent en liberté provisoire en attendant que la Cour suprême statue sur leur recours.