Les Lyonnais sont encore en course pour se qualifier en quart de finale de la Ligue des champions. / JEFF PACHOUD / AFP

Contrairement aux apparences, et aux efforts du gardien Anthony Lopes et des défenseurs Léo Dubois et Jason Denayer, ce n’est peut-être pas Lyon qui a réussi à ne pas perdre ce huitième de finale aller de Ligue des champions. En revanche, c’est bien le Barça qui n’est pas parvenu à le gagner, mardi 19 février (0-0). La nuance est importante tant les Catalans ont rivalisé de maladresse dans le geste décisif, celui qui fait habituellement la différence entre les bons et les grands joueurs.

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Au total, les Barcelonais ont tiré au but à 25 reprises, une statistique impressionnante à l’extérieur, mais n’en ont cadré que cinq. Dans ces conditions, que l’Olympique lyonnais soit encore en course pour la qualification en quart de finale, avant le match retour au Camp Nou le 13 mars prochain, relève donc du miracle. L’histoire ne dit pas si la Vierge Marie, au culte de laquelle la Basilique Notre-Dame de Fourvière est consacrée pour avoir protégé la ville d’une épidémie de peste au XVIIe siècle, a un quelconque mérite dans cette affaire-là.

Toujours est-il que le dieu du foot n’était visiblement pas barcelonais, à la différence de l’ancien premier ministre français Manuel Valls, présent en loge, récent exilé en Catalogne et grand supporteur des Blaugranas devant l’éternel. Il faut dire que les deux vedettes du Barça y ont mis du leur. L’Argentin Leo Messi et l’Uruguayen Luis Suarez ont échoué à tour de rôle et à tour de bras : aux 63e, 65e, 68e, 74e ou encore 87e minutes de jeu.

Au fil du temps, alors que les joueurs lyonnais éprouvaient de plus en plus de mal à exister face au jeu de possession tranquille de leur adversaire, l’inévitable ouverture du score catalane ne se produisit finalement jamais. A l’image de la 70e minute lorsque Suarez, encore lui, manquait de façon inexplicable sa reprise au point de penalty. Sans compter les deux coups francs bien placés qu’a eu à tirer Messi et qui n’ont finalement même pas constitué une occasion franche.

Aussi muets dans l’après-match que sur la pelouse, les deux compères ont laissé leur jeune coéquipier français, Clément Lenglet, analyser avec tact leurs manques : « C’est une petite déception. Mais il y a encore un match retour, on espère faire mieux. Ce n’est pas souvent que cela nous arrive [de ne pas marquer], c’était un jour un petit peu sans. »

Nabil Fekir, « un atout supplémentaire »

Dans le même temps, les Lyonnais n’avaient pas grand-chose à opposer, à défaut d’une prestation sérieuse et d’un public nombreux – plus de 57 000 spectateurs –, qui a lui assuré le spectacle en tribunes, à défaut de l’avoir sur la pelouse de Décines-Charpieu. L’OL n’a tenté sa chance qu’à cinq reprises pour deux frappes cadrées. La dernière à la 9e minute de jeu, par l’intermédiaire d’une des rares satisfactions offensives, l’inattendu Martin Terrier, était même détournée sur la barre par le gardien allemand Marc-André ter Stegen.

Le sentiment d’avoir échappé au pire était sur toutes les lèvres lyonnaises après la rencontre. A commencer par celles de l’entraîneur Bruno Genesio : « ça reste un résultat satisfaisant qui nous laisse nos chances pour le retour. Nous tenons tête au grand Barça. C’est le point positif de rester invaincu en Ligue des champions. C’était un premier 8e de Ligue des champions pour la plupart d’entre nous. On est encore en vie. » Impressionnant sur son côté droit, Léo Dubois partageait cet avis : « On est satisfait du résultat. On n’a pas pris de buts et on se laisse toutes les chances pour le match retour. L’espoir est encore là. »

D’autant que le club du président Jean-Michel Aulas, pour une fois étonnamment discret mardi soir après le coup de sifflet final, pourra compter sur son propre messie. Bruno Genesio ne s’y trompe pas : « On aura un atout supplémentaire au Camp Nou avec la présence de notre capitaine Nabil Fekir. »

Le champion du monde ne sera en effet plus suspendu. C’est lui qui avait offert l’exploit à son équipe, le 19 septembre dernier, lors de la victoire (2 à 1) obtenue à Manchester City. Et c’est encore lui qui avait égalisé, et qualifié l’OL, lors du dernier match de poules disputé sous la neige ukrainienne contre le Chakthor Donetsk (12 décembre, 1-1). C’est le gardien Anthony Lopes qui décrypte l’importance que peut avoir la présence du talentueux gaucher : « Nabil est essentiel car il sait jouer entre les lignes. Il a cette faculté à se retourner très facilement avec le ballon et il oblige l’adversaire à défendre en reculant. »

Raison de plus de se montrer optimiste pour Lyon, la victoire ne sera pas nécessaire pour rejoindre le prochain tour, puisqu’un match nul avec au moins un but marqué qualifierait les Lyonnais, tout comme un autre 0-0 suivi d’une éventuelle séance victorieuse de tirs au but.

Les Lyonnais, qui n’ont cette saison gagné qu’une seule rencontre européenne, pourraient réaliser une performance peu commune à défaut d’être enthousiasmante : retrouver les quarts de finale neuf ans après grâce à une improbable série de sept matchs nuls consécutifs.