La présumée agression de Jussie Smollett avait créé beaucoup d’émoi. / VALERIE MACON / AFP

L’acteur américain noir et gay Jussie Smollett, qui avait affirmé fin janvier avoir été victime d’une agression raciste et homophobe, a été inculpé mercredi 20 février pour dépôt de fausse plainte, a annoncé la police de Chicago.

« Le bureau du procureur du comté de Cook a approuvé les charges criminelles de comportement déplacé/dépôt de fausse plainte à l’encontre de Jussie Smollett », a écrit sur Twitter le porte-parole de la police de Chicago, Anthony Guglielmi. « Les enquêteurs prendront contact avec ses représentants légaux pour négocier un arrangement raisonnable » concernant sa remise aux autorités.

« Comme tout autre citoyen, M. Smollett bénéficie de la présomption d’innocence, particulièrement dans une enquête comme celle-ci au cours de laquelle des informations, à la fois vraies et fausses, ont constamment fuité », ont réagi dans la foulée les avocats de l’acteur. « Compte tenu de ces circonstances, nous avons l’intention de mener une enquête approfondie et de défendre vigoureusement » notre client.

Les spéculations sur la véracité du témoignage de Jussie Smollett, l’une des vedettes de la série Empire, se multipliaient depuis des semaines, l’acteur étant soupçonné d’avoir monté l’affaire de toutes pièces.

Les deux « suspects potentiels » relâchés

M. Smollett, 36 ans, avait porté plainte fin janvier en affirmant avoir été agressé par deux individus dans le centre-ville de Chicago, qui lui auraient crié des « insultes racistes et homophobes » avant de le frapper. Cette agression présumée avait alors provoqué une vive émotion et déclenché un torrent de condamnations.

La police, qui avait déjà fait état de ses doutes dimanche, avait annoncé plus tôt mercredi qu’il était considéré comme un « suspect » dans le cadre de l’enquête. Des policiers ont présenté des preuves à ce sujet à un grand jury du comté de Cook, avait alors précisé le porte-parole de la police.

La semaine dernière, la police avait déjà fait savoir que deux « suspects potentiels » avaient été laissés en liberté sans être poursuivis, tandis que des médias américains laissaient entendre que l’agression pourrait avoir été un simulacre. Jussie Smollett s’était dit en colère de voir que sa version était remise en doute.

Selon la station locale WBBM, les deux hommes en question, les frères Ola et Abel Osundairo, affirment que Jussie Smollett n’avait pas apprécié qu’une lettre de menace à son encontre n’ait pas reçu plus d’attention. « Ils ne sont coupables de rien », a déclaré leur avocate Gloria Schmidt aux journalistes mercredi, affirmant qu’ils avaient témoigné sous serment à propos de ce qu’ils savaient de l’affaire.