• John Myers
    Galerie Clémentine de la Féronnière

Il y a un classicisme hors du temps dans les portraits sensibles qu’a faits le Britannique John Myers dans les années 1970, exposés galerie Clémentine de la Féronnière, à Paris. Armé d’une lourde chambre Gandolfi, il a fait poser ses amis, ses voisins dans sa petite ville de Stourbridge (près de Birmingham). John Myers croque les gens chez eux, dans leurs délicieux intérieurs anglais, sur fond de posters musicaux, de tapisserie à fleurs ou de faux feu de cheminée, fiers ou embarrassés, le regard toujours intense. Mais les images de John Myers, dont la plupart n’ont pas été montrées pendant près de quarante ans – la photographie ­documentaire a longtemps été négligée outre-Manche – ­portent aussi la marque des changements d’époque : on y voit des bikers, des jupes courtes et des canapés psychédéliques, ainsi qu’une collection de télévisions. Une typologie pleine d’humour.claire guillot

Galerie Clémentine de la Féronnière, 51, rue Saint-Louis-en-l’Ile, Paris 4e. Tél. : 01-42-38-88-85. Jusqu’au 6 avril.

« Boy with Ball », 1974. / JOHN MYERS / GALERIE CLÉMENTINE DE LA FÉRONNIÈRE

  • Vasantha Yogananthan
    Galerie Folia

« Barbershop, Aydhya, Uttar Pradesh », 2015. Tirage C-print noir et blanc repeint à l’aquarelle par Jaykumar Shankar. / VASANTHA YOGANANTHAN / GALERIE FOLIA

Le mythe du Ramayana n’évoque pas grand-chose en France. En Inde, ce récit mythologique composé en sanskrit au IVe siècle et attribué au poète Valmiki est connu de tous et a valeur fondatrice. Y sont racontées les aventures d’un couple princier dont l’amour doit affronter l’exil, un enlèvement et une guerre meurtrière. Le photographe Vasantha Yoganantha explore, dans un travail au très long cours et en sept livres – un pour chacun des chants du Ramayana – ce qui reste du mythe dans l’esprit des habitants. A la galerie Folia, dans le cadre du prix Camera Clara, qui récompense un travail réalisé à la chambre, il expose des portraits et des natures mortes, dans lesquels les passants rencontrés sur les lieux du Ramayana jouent des scènes de l’histoire, mariant la légende et le quotidien de l’lnde contemporaine. Ces images cultivent aussi une distance poétique, due, en grande partie, à leurs couleurs étranges : les photographies, initalement en noir et blanc, ont été confiées au peintre Jaykumar Shankar, qui les a rehaussées de teintes pastel délicates.

« A Myth of Two Souls », galerie Folia. 13, rue de l’Abbaye, Paris 6e. Tél. : 01-42-03-21-83. Jusqu’au 2 mars. Quatre livres aux éditions Chose commune.

« Mareecha’s MagicTrick. Kattumannarkovil, Tamil Nadu », 2018. Tirage C-print noir et blanc repeint à l’aquarelle par Jaykumar Shankar. / VASANTHA YOGANANTHAN / GALERIE FOLIA