Les Monégasque l’ont emporté face à Lyon. / JEAN-PAUL PELISSIER / REUTERS

Un vent nouveau souffle sur le Rocher, et il exhale des parfums familiers. L’espace d’une soirée, les spectateurs du stade Louis II de Monaco ont replongé dans un passé récent. Une époque qui voyait l’ASM truster les premières places de championnat de France. Une période où Leonardo Jardim dressait sa stature sur le bord du terrain. Dimanche 24 février, le technicien portugais – viré puis rappelé – était présent, pour encourager ses hommes. Retrouvés, les Monégasques l’ont emporté en clôture de la 26e journée de Ligue 1 face à Lyon au terme d’une partie maîtrisée (2-0).

Les Lyonnais pouvaient pourtant réaliser une jolie opération au classement s’ils l’emportaient, et profiter des matchs nuls de Lille, qui les devance, et Marseille, qu’ils précèdent. Mais, accablés par la mainmise adverse et le sort – deux blessures en première période –, les joueurs de Bruno Genesio n’ont jamais semblé en mesure d’inquiéter l’équipe du Rocher et son socle défensif remodelé, évoquant celui sur lequel l’ASM reposait quand elle dominait la Ligue 1. Cela faisait longtemps que Kamil Glik ne s’était pas imposé en patron de la défense, et l’international polonais a longtemps annihilé les velléités lyonnaises.

La seule fois où Dembélé a pris le meilleur sur le rugueux défenseur, provoquant un penalty en fin de rencontre, Danijel Subasic a rendossé son habit de lumière. A nouveau étincelant, le gardien croate renouait avec sa longue histoire de penalty arrêtés : face à Depay, le portier des vice-champions du monde croate repoussait son huitième penalty sous le paletôt de Monaco (71e).

Avant cela, une équipe monégasque retrouvée avait pris le meilleur sur les Gones. Trouvée, plus exactement, tant l’apport des recrues du mercato d’hiver change la donne sur le Rocher. Une fois encore, le Portugais Gelson Martins, prêté par l’Atletico Madrid, a ouvert la marque (18e). Son troisième but en quatre matchs.

Chamboule tout à Monaco, l’OM tient son attaquant

L’AS Monaco a été le grand animateur de ce mercato hivernal en France. Le club monégasque, qui a écarté Thierry Henry pour faire revenir Leonardo Jardim seulement trois mois après son licenciement, a profondément renouvelé son groupe afin de sortir de la crise dans laquelle le club est englué depuis le début de saison. Cesc Fabregas, Ballo Touré, William Vainqueur, Gelson Martins, Carlos Vinicius, Adrien Silva et Georges-Kevin Nkoudou sont arrivés pour renforcer un effectif déjà bien garni.

Dans le sens des départs, plusieurs jeunes ont été prêtés, dont le prometteur milieu Youssef Aït-Bennasser, à Saint-Etienne, et le gardien Loïc Badiashile, à Rennes. Le défenseur Almamy Touré a été vendu à Francfort. Youri Tielemans, arrivé en 2017, est rapidement reparti en Angleterre, à Leicester.

L’OM a également profité de ce mois de janvier pour signer le « grantatakan » tant convoité. L’italien Mario Balotelli est arrivé en provenance de Nice, avec six mois de retard sur l’échéancier prévu par la direction de l’OM.

Le Grec Kostas Mitroglou, en souffrance depuis son arrivée sur la Canebière, a de son côté trouvé un point de chute lors des ultimes heures du mercato en signant dans le club turc de Galatassaray. Un jeu de chaises musicales qui satisfait toutes les parties.

Dix points en quatre matchs pour Jardim

« Les nouveaux joueurs devant nous font énormément de bien, a reconnu après la rencontre Djibril Sidibé au micro de Canal +. L’équipe revit. On refait les efforts ensemble, on a un objectif commun, le maintien. » Formule soulignant en filigrane qu’à un moment les joueurs du Rocher avaient cessé de le faire. « On a mis beaucoup de rigueur, beaucoup d’envie, et le résultat est bon. »

Appliqués et se projetant rapidement vers l’avant, les joueurs de Jardim ont aggravé la marque avant la demi-heure de jeu. Longtemps absent – à l’instar de nombreux coéquipiers – cette saison en raison d’une blessure, Rony Lopes réalisait un petit numéro avant de tromper son homonyme lyonnais, Anthony Lopes (27e).

Ayant perdu Marçal (adducteurs) et Martin Terrier (pubis), les Lyonnais pointent désormais à cinq points des Lillois, et d’une qualification directe en Ligue des champions. « J’avais dit aux joueurs que cette équipe, qui a été complètement changée au mercato d’hiver, n'avait rien à voir avec celle de décembre. On le savait », a insisté l’entraîneur lyonnais Bruno Genesio après la rencontre. Depuis son retour aux affaires, Leonardo Jardim exige de ses joueurs qu’ils tiennent le rythme des meilleures équipes. Et ils y parviennent. En quatre matchs, le club princier a amassé dix points, sept buts marqués, et trois encaissés.

Consolidant leur 16e place, les Monégasques, qui n’avaient plus gagné par deux buts d’écart à domicile depuis plus d’un an, s’éloignent de la zone rouge. S’il faudra attendre pour déterminer si le Monaco nouveau est bien arrivé, le temps d’une soirée, Louis II a vibré comme jamais cette saison.