Craig Coley a passé 39 ans derrière les barreaux pour un double meurtre qu’il n’a pas commis. / Rich Pedroncelli / AP

Trente-neuf ans derrière les barreaux pour un double homicide qu’il a toujours nié avoir commis. Craig Coley, 71 ans, avait été reconnu coupable, en 1978, des meurtres de son ancienne petite amie Rhonda Wicht, 24 ans, et du fils de celle-ci, Donald, 4 ans. Ce vétéran de la guerre du Vietnam avait été condamné, deux ans plus tard, à la prison à perpétuité, sans possibilité de libération.

Il a dû attendre près de 40 ans pour être enfin libéré, gracié par le gouverneur de Californie après que des expertises ADN eurent prouvé son innocence. Il vient de conclure avec la municipalité de Simi Valley, responsable de sa condamnation injustifiée, un accord lui octroyant 21 millions de dollars à titre de dédommagement.

« Même si aucune somme d’argent ne peut compenser ce qui est arrivé à M. Coley, cet accord était la bonne chose à faire pour lui et notre communauté », a déclaré dans un communiqué Eric Levitt, responsable administratif de la ville. « Le coût d’un procès serait astronomique et ce serait irresponsable de notre part d’aller en ce sens », a-t-il ajouté.

Témoignage d’un voisin

M. Coley a notamment été condamné sur la foi du témoignage d’un voisin, qui a assuré avoir vu son véhicule quitter les lieux du crime. Les deux victimes avaient été retrouvées mortes dans leur lit : la jeune femme avait été frappée, violée et étranglée tandis que son fils avait été étouffé.

En 2016, la police et l’accusation ont rouvert l’enquête qui a permis de découvrir de nouvelles traces ADN, en l’occurrence du sperme recueilli sur les draps de Rhonda Wicht qui ne concordait pas avec l’empreinte génétique de M. Coley.

Les enquêteurs ont également identifié d’autres suspects potentiels et, surtout, ont établi qu’il faisait trop sombre au moment des faits pour que le voisin ait pu voir le véhicule quitter les lieux comme il l’a affirmé.