Benjamin Smith, directeur général d’Air France-KLM, et Pieter Elbers, président-directeur général de KLM, assistent à une conférence de presse pour annoncer leurs résultats annuels 2018 à Paris, le 20 février 2019. / Charles Platiau / REUTERS

Afin de renforcer son influence dans Air France-KLM, le gouvernement néerlandais a acquis une participation de 12,68 % dans le groupe aérien, pour 680 millions d’euros. Les Pays-Bas comptent porter cette part au niveau de celle de la France, soit environ 14 %, a annoncé mardi 26 février le ministre néerlandais des finances.

« Le gouvernement néerlandais a acheté des actions pour avoir une participation directe de 12,68 % dans Air France-KLM », a ainsi indiqué Wopke Hoekstra lors d’une conférence de presse à La Haye, précisant que « l’objectif est d’obtenir à terme une position équivalente à celle de l’Etat français ». Ce dernier détient actuellement une participation de 14,3 % dans le groupe.

Assurer les intérêts néerlandais

Cette opération intervient après des frictions sur l’avenir du patron de KLM, Pieter Elbers, que le conseil d’administration du groupe Air France-KLM a finalement proposé de reconduire dans ses fonctions le 19 février.

Les dirigeants de la branche néerlandaise avaient manifesté début février leur inquiétude quant au non-renouvellement du mandat de leur patron en avril et averti que le personnel pourrait faire grève. La transaction fait également suite à une série de grèves chez Air France l’an dernier.

« Avec cette acquisition, le gouvernement néerlandais veut pouvoir influencer directement le développement futur d’Air France-KLM afin d’assurer de la meilleure façon possible l’intérêt public néerlandais », a précisé M. Hoekstra.

409 millions d’euros de bénéfices

Air France-KLM a annoncé mercredi dernier un bénéfice net de 409 millions d’euros en 2018, soit plus du double de l’année précédente (163 millions), disant faire preuve d’une « bonne résistance » malgré les grèves chez Air France et la hausse de la facture de carburant.

Air France et KLM ont fusionné en 2004 mais continuent à opérer de façon largement indépendante, alors que la branche française a été secouée par des mouvements sociaux ces dernières années.