Des forces de sécurité indiennes patrouillent le long de la frontière avec le Pakistan, à Ranbir Singh Pora, le 26 février 2019. / MUKESH GUPTA / REUTERS

Après des heures d’inquiétudes, la température semble diminuer, jeudi 28 février, dans les relations entre le Pakistan et l’Inde. Après deux jours de tensions et d’incidents de part et d’autre de la frontière dans la région disputée du Cachemire, le Pakistan a tendu la main à son voisin. « Nous sommes prêts à remettre le pilote indien » capturé mercredi, après que son avion a été abattu par l’armée de l’air pakistanaise, « si cela conduit à la désescalade », a fait savoir un porte-parole du ministère des affaires étrangères, attribuant la déclaration au ministre Shah Mehmood Qureshi.

Mercredi déjà, le premier ministre pakistanais, Imran Khan, avait proposé de négocier avec l’Inde, au cours d’un bref discours télévisé. « Pouvons-nous nous permettre le moindre mauvais calcul avec le genre d’armes que vous avez et que nous avons ? », avait-il lancé, en référence à l’arsenal militaire et nucléaire des deux pays. Plus tôt, la ministre indienne des affaires étrangères, Sushma Swaraj, avait aussi plaidé elle aussi l’apaisement, soulignant lors d’un déplacement en Chine que « l’Inde ne souhaite pas d’escalade » et « continuera à agir avec responsabilité et retenue ».

Modi demande aux Indiens de « faire mur » contre « l’ennemi »

Le premier ministre indien, Narendra Modi, a, lui, appelé ses concitoyens à l’unité nationale, leur demandant de « faire mur » et d’être « solide comme un roc » contre l’« ennemi », qu’il n’a toutefois pas désigné.

« Amis, lorsque l’ennemi essaye de déstabiliser l’Inde [et] de perpétrer une attaque terroriste, un de leurs buts est que le rythme et le progrès de notre pays s’arrêtent », a déclaré le dirigeant nationaliste hindou jeudi, lors d’une vidéoconférence avec des militants de son parti à travers le pays. 

Les élections générales ont lieu en Inde dans quelques semaines, en avril et en mai. Or, Narendra Modi a coutume de mentionner le Pakistan à chaque campagne électorale pour apparaître fort face à son voisin.

Mardi, l’Inde avait annoncé avoir mené des frappes dans le nord du Pakistan, contre un camp d’entraînement du groupe islamiste Jaish-e-Mohammad (JeM), qui avait revendiqué l’attentat-suicide ayant tué au moins 40 paramilitaires indiens le 14 février, dans la partie indienne du Cachemire. Il s’agissait de la première fois, depuis la guerre de 1971, que des avions de combat indiens lançaient des frappes aussi loin en territoire pakistanais.

Le lendemain, le Pakistan a assuré avoir abattu deux avions indiens, qui s’étaient introduits dans son espace aérien, et avoir capturé un pilote. L’Inde a, elle, reconnu avoir perdu un appareil et annoncé avoir abattu un avion pakistanais. Le même jour, le Pakistan a fermé tout son espace aérien, tandis que l’Inde a fermé brièvement neuf aéroports.