Le groupe n’achete plus que des TGV à deux étages d’une capacité de 550 personnes. / CHARLES PLATIAU / REUTERS

Finalement, la SNCF renonce. Face à l’hostilité des élus locaux, elle a annoncé, vendredi 1er mars, dans un communiqué, qu’elle retirait sa proposition visant à réduire fortement le nombre de dessertes TGV directes entre Paris et les villes moyennes des Hauts-de-France.

La compagnie avait notamment confirmé jeudi vouloir supprimer trois allers-retours directs sur sept sur la liaison Paris-Arras-Douai-Valenciennes dans son projet de service 2020. Elle voulait réaffecter ses rames à des liaisons régionales à grande vitesse (TER-GV) autour de Lille, comme Arras-Lille-Calais-Boulogne ou Amiens-Arras-Lille-Dunkerque.

Constatant cependant que « les seules expressions publiques entendues ont été critiques de cette recomposition et semblent privilégier le maintien de liaisons directes de et vers Paris aux heures creuses », la SNCF a décidé de revoir sa copie. « Les équipes de la SNCF feront dans les prochains jours aux élus des nouvelles propositions d’évolution de l’offre, afin de répondre aux éléments soulevés et d’améliorer la qualité de service grande vitesse pour les Hauts-de-France », a-t-elle conclu.

Le groupe public – qui prépare sa grille 2020 en même temps qu’il négocie sa future convention avec la région des Hauts-de-France pour l’exploitation des TER – avait été critiqué plus tôt, vendredi, par la ministre des transports, Elisabeth Borne. Celle-ci avait en effet déclaré sur Franceinfo que l’évolution de la desserte TGV devait avoir l’accord des élus et des habitants des villes concernées.

TGV sur les lignes classiques

Pour le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, il reste « de l’ordre de trois à quatre mois » pour caler la prochaine grille horaire, et il faudra que les discussions avec les élus soient bouclées « avant l’été ». « Le TGV n’est pas réservé aux grands axes, il va aussi sur des lignes classiques » et il est un « outil d’aménagement du territoire », avait-il indiqué jeudi en marge de la présentation des résultats du groupe.

Mais le groupe n’achetant plus que des TGV à deux étages d’une capacité de 550 personnes, « il faut mettre ces rames dans des endroits où on espère que le potentiel de trafic va pouvoir être suffisant pour avoir un taux d’occupation convenable », d’autant que ces lignes TGV depuis Paris ne sont pas subventionnées, avait-il expliqué.