Chelsea Manning lors du festival South by Southwest à Austin, au Texas, le 13 mars. / STRINGER / REUTERS

L’ancienne analyste de l’armée américaine Chelsea Manning, qui a passé sept ans en prison pour avoir transmis des documents confidentiels à WikiLeaks, a été assignée à comparaître mardi devant un grand jury, a déclaré vendredi 1er mars l’un de ses avocats.

Me Moira Meltzer-Cohen a précisé ne pas savoir quelle était la nature des investigations, mais selon des médias américains il pourrait s’agir d’une action pénale menée contre WikiLeaks par des procureurs fédéraux traitant d’affaires de sécurité nationale à Alexandria (Virginie), dans la banlieue de Washington.

Selon le New York Times et Politico, seraient en cause les révélations, par la plateforme, sur la campagne démocrate pour la présidentielle de 2016, que le gouvernement américain estime issues du renseignement russe.

« Pratique agressive »

« Je rejette vigoureusement cette assignation à comparaître, ainsi que les procédures de grand jury en général », a déclaré, de son côté, Chelsea Manning, citée dans un communiqué. Aux Etats-Unis, ces groupes de citoyens peuvent interroger des suspects ou des témoins afin de décider s’il y a ou non matière à poursuites.

« Il a été fait abus de ce pouvoir un nombre incalculable de fois pour cibler les discours politiques. Je n’ai rien à apporter à cette affaire et je regrette d’être forcée de me mettre en danger pour participer à cette pratique agressive », a fait valoir Chelsea Manning.

700 000 documents confidentiels

En 2010, le soldat Manning, alors prénommé Bradley, avait fait fuiter via WikiLeaks plus de 700 000 documents confidentiels ayant trait aux guerres d’Irak et d’Afghanistan, dont plus de 250 000 câbles diplomatiques qui avaient plongé les Etats-Unis dans l’embarras.

L’ex-analyste du renseignement a purgé sept ans de prison sur les 35 ans de sa condamnation, et est devenue une femme derrière les barreaux. Elle a été libérée en mai 2017 après avoir bénéficié d’une commutation de peine octroyée par l’ancien président Barack Obama.