L’enquête en cours en Autriche et en Alllemagne sur un réseau de dopage sanguin organisé, qui, initialement, touchait le milieu du ski de fond, s’étend désormais au cyclisme. Un coureur autrichien a ainsi été interpellé en fin de semaine dernière et a avoué s’être dopé. Dans la foulée, un second cycliste autrichien s’est de lui-même dénoncé à la police.

« L’enquête (…) a entraîné des suspicions à l’encontre d’un cycliste professionnel du Tyrol », a déclaré, dimanche 3 mars, Hansjoerg Mayr, procureur d’Innsbruck (Autriche) à la télévision ORF TV. Le coureur avait été arrêté vendredi 1er mars et libéré le jour même après avoir plaidé coupable des charges retenues contre lui, qui n’ont pas encore été rendues publiques.

Il s’agit de Stefan Denifl, un coureur autrichien de 31 ans, selon les médias autrichiens. Sans équipe depuis fin décembre 2018, ce dernier a remporté le Tour d’Autriche et une étape du Tour d’Espagne en 2017.

Les polices autrichienne et allemande avaient mené une série d’arrestations, mercredi 27 février, à la suite du démantèlement d’un réseau de dopage basé à Erfurt (Allemagne) et dirigé par un médecin allemand de 40 ans, Mark Schmidt.

Ces interpellations avaient été réalisées essentiellement au sein de la station autrichienne de Seefeld, où se tenaient les Championnats du monde de ski nordique. Cinq skieurs avaient été arrêtés, deux Autrichiens, deux Estoniens et un Kazakh. Tous ont été suspendus dans la foulée par la fédération internationale de ski (FIS).

C’est dans ce contexte que Georg Preidler a décidé d’aller de lui-même faire une déclaration à la police de Graz. Le cycliste de 28 ans, qui court sous les couleurs de l’équipe française Groupama-FDJ, a affirmé au journal The Kronen qu’il « ne pouvait plus vivre plus longtemps avec ce secret ».

« Ces cinq derniers jours ont été un cauchemar, je ne savais pas si j’allais être découvert, je ne savais pas si ce médecin avait tout avoué », a-t-il déclaré, racontant dans l’entretien s’être fait extraire son sang, mais sans le réinjecter. « Le simple fait d’y avoir pensé et l’intention frauduleuse représentent déjà un crime », déclare le coureur affirmant n’avoir commencé à se doper que « récemment ». « J’ai fait la plus grosse erreur de ma vie », a-t-il ajouté.

Le docteur Mark Schmidt, arrêté à Erfurt et qui se situe au cœur de cette enquête, n’est pas un inconnu. Il s’agit d’un ancien médecin d’équipes cyclistes allemandes, A l’époque où il travaillait pour la sulfureuse équipe Gerolsteiner, disparue en 2008 en raison d’une accumulation de cas de dopage, il avait été accusé par le coureur Bernhard Kohl de l’avoir aidé à se doper – accusations démenties à l’époque. Mark Schmidt avait ensuite occupé des fonctions similaires dans l’équipe allemande Milram, avant de quitter le monde du cyclisme.