Viktor Orban, le premier ministre hongrois, le 10 février. / BERNADETT SZABO / REUTERS

Le Parti populaire européen (PPE), le principal groupe politique (droite et centre droit) du Parlement européen a lancé lundi 4 mars la procédure d’exclusion du Hongrois Viktor Orban et de son parti, le Fidesz.

« Douze partis membres du PPE de 9 pays ont demandé l’exclusion ou la suspension du Fidesz. C’est la question qui sera discutée lors de l’assemblée politique du 20 mars. La décision appartient à tous les membres du PPE et je ne peux pas anticiper quelle sera l’issue de la discussion », a expliqué le président du parti, le Français Joseph Daul.

Le premier ministre hongrois national-conservateur a lancé à la mi-février une campagne contre le milliardaire George Soros mais aussi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pourtant membre de la même famille politique. Une provocation de trop pour le PPE.

Réactions indignées

Cette campagne publicitaire montre les visages de MM. Soros et Juncker accompagnés du slogan : « Vous avez aussi le droit de savoir ce que Bruxelles prépare. » Le texte ajoute : « Ils veulent instaurer le quota de réinstallation obligatoire [des migrants], affaiblir les droits des Etats membres à défendre leurs frontières ; faciliter l’immigration au moyen d’un visa de migrant. »

Cette campagne complotiste a suscité des réactions indignées jusque dans les rangs allemands de la CDU, le noyau dur du PPE. « Je soutiens pleinement [M. Juncker], nous sommes solidaires et nous le dirons haut et fort lors de nos entretiens avec la Hongrie », avait lancé la chancelière Merkel, jusqu’alors très mesurée dans ses propos à l’égard de M. Orban.

En octobre 2018, M. Juncker avait estimé, dans une interview au Monde, que « M. Orban n’[avait] plus sa place au sein du PPE » : « Même si je respecte l’homme, je vois beaucoup d’incompatibilités entre ses paroles et les valeurs chrétiennes-démocrates sur lesquelles la famille PPE est fondée. »