Xavier Niel, le patron de Free, présente la nouvelle Freebox Delta à Paris, le 4 décembre 2018. / ERIC PIERMONT / AFP

Rebelote pour Free. L’opérateur (dont le fondateur, Xavier Niel, est actionnaire à titre personnel du Monde) a signé lundi 4 mars un accord de financement de 300 millions d’euros, obtenu auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI), le quatrième en dix ans, portant à 850 millions d’euros au total les versements reçus depuis 2009 par l’institution financière de l’Union européenne. Objectif de ce prêt : poursuivre les investissements du groupe dans la fibre optique.

L’occasion pour Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad (société mère de Free), de se féliciter des bons chiffres de l’entreprise dans le très haut débit, après une année 2018 marquée aussi par une chute d’abonnés inédite dans le mobile et dans le fixe. « Nous sommes dans une phase d’accélération sans précédent. Nous venons de franchir le seuil du million d’abonnés en début d’année. Il nous aura fallu douze ans pour avoir ce premier million mais nous allons mettre à peine dix-huit mois pour atteindre le deuxième million », a-t-il indiqué, précisant enregistrer une moyenne de 50 000 nouveaux abonnés fibre par mois fin 2018 (nouveaux clients et abonnés historiques basculant sur la fibre confondus).

Free projette ainsi de doubler son nombre de prises accordables d’ici quatre ans afin de pouvoir proposer la fibre à 20 millions de foyers en 2022. M. Reynaud est toutefois resté muet sur le reste des résultats du groupe, qui seront présentés à Paris le 19 mars, et notamment ceux de la Freebox Delta, que certains de ses concurrents estiment être un flop commercial.

Des ambitions marquées dans le cloud

Pour officialiser cet accord avec la BEI, Free a opté pour un lieu symbolique : son nouveau data center parisien, situé à 25 mètres de profondeur dans un ancien abri anti-atomique racheté par le groupe en 2012, et opérationnel depuis peu. Une façon pour l’opérateur télécoms d’affirmer également ses ambitions sur le marché des entreprises et notamment celui de l’hébergement de données et des services cloud.

« C’est un marché aujourd’hui d’environ 3 milliards d’euros en France, avec une croissance de 20 % à 30 % par an », observe M. Reynaud qui entend faire du groupe un acteur de référence dans le domaine. Face à un marché grand public de moins en moins rentable en raison de l’intense guerre des prix, celui des entreprises constitue un relais de croissance bienvenu. Iliad possède actuellement neuf data centers, dont huit en France et un au Pays-Bas, et compte parmi ses clients des grandes entreprises comme Leboncoin ou Vente-Privée et des administrations publiques.