Après trois nuits d’émeutes urbaines consécutives, une marche blanche silencieuse était organisée, mercredi 6 mars, dans le quartier Mistral, à Grenoble, en mémoire des deux jeunes hommes morts dans la nuit de samedi à dimanche après une course-poursuite avec la brigade anticriminalité.

L’imposant cortège de 1 500 personnes environ s’est ébranlé vers 16 h 30 derrière une banderole portée par des proches des victimes et sur laquelle était inscrit « Adam et Fatih, plus jamais ça ! ». De nombreux participants tenaient des roses blanches et certains avaient enfilé des tee-shirts en hommage aux défunts.

Cette marche à l’appel des familles devait se terminer sur les lieux de l’accident qui a coûté la vie à Adam Soli et Fatih Karakuss. Adam et Fatih circulaient sans casque sur un scooter de grosse cylindrée, volé et dépourvu de plaques, lorsqu’ils ont trouvé la mort samedi soir en percutant un autocar, tandis qu’un véhicule de la brigade anticriminalité les suivait.

Information judiciaire ouverte

Pour les jeunes du quartier, les policiers sont responsables de leur mort. Après de nombreux appels à l’apaisement, un calme relatif était revenu mardi soir. Une quinzaine de véhicules ont de nouveau été incendiés dans le quartier Mistral et dans d’autres secteurs de la ville et les forces de l’ordre, mobilisées en grand nombre, ont essuyé des jets de projectiles. Mais aucun incident majeur n’était à déplorer et aucun blessé n’a été recensé dans la nuit de mardi à mercredi, rapporte Le Dauphiné.

Une information judiciaire a été ouverte pour éclaircir les circonstances du drame, mais le parquet évoque pour l’heure « un accident ». Les deux jeunes étaient connus des services de police pour des faits de petite délinquance.