Au centre de cybersécurité de Huawei, à Bruxelles, mardi 5 mars. / EMMANUEL DUNAND / AFP

Huawei réussira-t-il à lever les doutes sur la sécurité de ses équipements ? Le géant chinois a profité, mardi 5 mars, de l’inauguration de son centre de cybersécurité à Bruxelles pour poursuivre sa contre-offensive face aux accusations dont l’équipementier en réseaux de télécommunications est l’objet depuis plusieurs mois. « La confiance et la méfiance doivent être fondées sur des faits, pas sur des spéculations ou des rumeurs », a précisé Ken Hu, le vice-président de Huawei.

Conçu comme un gage de bonne foi du groupe, ce bâtiment de 1 000 m2, idéalement situé en plein cœur de la capitale européenne, permettra aux opérateurs de téléphonie de tester et d’examiner sous toutes les coutures les matériels de la marque, et notamment d’accéder au code source, la recette de cuisine de Huawei, en quelque sorte, afin de vérifier qu’il ne contient aucune porte dérobée permettant au groupe d’espionner ses clients et leurs communications.

« Notre promesse, c’est la sécurité ou rien »

Jusqu’à présent, ce fichier très stratégique n’était accessible pour les clients du groupe que dans son centre de cybersécurité en Chine. « Chez Huawei, notre promesse, c’est la sécurité ou rien. Nous prenons cette responsabilité très au sérieux : la cybersécurité est notre priorité absolue dans la conception, le développement et la gestion du cycle de vie de nos produits, et elle est intégrée à toutes les étapes », a insisté M. Hu. Huawei a par ailleurs précisé, sans toutefois les nommer, que trois clients avaient d’ores et déjà pris rendez-vous pour venir inspecter les produits du groupe dans son nouveau bâtiment.

Ce centre de cybersécurité fait écho aux deux autres déjà ouverts par le groupe en Europe, à Londres (Royaume-Uni), en 2010, et à Bonn (Allemagne), en 2018. Alors que les opérateurs se préparent au déploiement du futur réseau mobile 5G, l’entreprise chinoise, qui fournit des équipements télécoms, ne ménage pas ses efforts pour rassurer le Vieux Continent, son premier marché en dehors de la Chine, où il réalise le tiers de ses ventes.

Mis en garde par les Etats-Unis, qui soupçonnent Huawei d’intégrer dans ses équipements des portes dérobées à des fins d’espionnage pour le compte de Pékin, les Etats européens avancent encore avec prudence sur ce dossier et semblent, pour l’instant, pencher davantage pour un renforcement des contrôles de sécurité sur les équipements réseaux, plutôt qu’une exclusion pure et dure de Huawei, pour laquelle les Etats-Unis et l’Australie ont déjà opté. En France, une proposition de loi pour étendre les contrôles sur les matériels utilisés par les opérateurs devrait prochainement être débattue à l’Assemblée nationale.

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