Le Sénat a adopté, mercredi 6 mars, au terme d’un débat nourri, en première lecture, une proposition de loi visant à « lutter contre les violences éducatives ordinaires ».

Le texte porté par l’ex-ministre socialiste des familles Laurence Rossignol, amendé par la commission des lois, affirme que « l’autorité parentale s’exerce sans violence physique ou psychologique ». Le texte est identique à celui de l’article premier d’un texte MoDem adopté fin novembre 2018 par l’Assemblée nationale en première lecture.

Lutter contre la violence dans la société et dans la famille

Selon la Fondation pour l’enfance, 85 % des parents français ont recours à des violences dites éducatives. Un oxymore, selon Mme Rossignol. « On ne peut pas lutter contre la violence dans la société tout en la tolérant dans la famille », a-t-elle affirmé. Le texte ne fait pas « la promotion d’un laxisme éducatif », a-t-elle également déclaré, mais « l’autorité parentale n’a pas besoin de droit de correction pour s’exercer ».

« Aucune violence ne sera jamais éducative, aucune violence ne sera jamais ordinaire », a fait écho Adrien Taquet, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des solidarités. Réfutant l’idée qu’il puisse s’agir de « textes symboles ou d’affichage », M. Taquet a aussi assuré qu'« il ne s’agit pas de culpabiliser », mais « de faire comprendre aux parents qu’ils peuvent agir autrement ».

La plupart des orateurs sont tombés d’accord pour appeler à développer les dispositifs de soutien à la parentalité. Pour Mme Rossignol, il reviendra maintenant au gouvernement de faire en sorte que les deux textes, adoptés chacun dans une assemblée, « deviennent une loi ».