Des camions patientent sur l’A16, lundi 4 mars. / PHILIPPE HUGUEN / AFP

Des heures d’attente, et encore 2 000 poids lourds à l’arrêt. Les douaniers de Calais (Pas-de-Calais) et Dunkerque (Nord) poursuivaient, mercredi 6 mars, pour la troisième journée consécutive, leur grève du zèle pour des moyens supplémentaires en vue du Brexit. Ils devraient être reçus « en début de semaine » prochaine par leur ministre de tutelle, Gérald Darmanin.

Depuis lundi, les agents des douanes effectuent des contrôles « plus poussés » – et donc plus longs – des camions au tunnel sous la Manche et au port de Calais, entraînant des kilomètres de files de poids lourds à destination de l’Angleterre. L’intersyndicale UNSA-CGT-CFDT réclame une revalorisation des heures de nuit et de la prime de risque, la prise en charge à 50 % par l’Etat de la complémentaire santé, et des effectifs supplémentaires en vue du Brexit.

5 km de file d’attente sur l’A16

Pour tenter de réguler l’attente, les autorités mettent en place depuis lundi des « zones de stockage » des poids lourds sur les autoroutes A16 et A26, en amont de Calais. Mercredi, des déviations étaient également obligatoires pour les poids lourds de plus de 7,5 t et certains routiers faisaient même demi-tour en direction de la Belgique. Malgré une « légère accélération du rythme de passage à Eurotunnel et au port, et donc des contrôles », la situation « reste à peu près la même que mardi à la même heure », car « plus de poids lourds sont arrivés à Calais aujourd’hui », a indiqué mercredi soir la préfecture du Pas-de-Calais.

Sur les 6 700 camions attendus sur les sites d’Eurotunnel et du port, environ 2 000 patientaient toujours à 18 h 30. Sur l’A16 en direction d’Eurotunnel, une longue file de camions persistait sur la bande d’arrêt d’urgence, sur environ 5 km, « sans toutefois gêner la circulation des voitures », selon la préfecture. Jeudi, « le trafic devrait être encore plus important », a-t-on précisé de même source.

« Pressions et tentatives d’intimidation »

Après une réunion entre intersyndicale et direction des douanes mardi à Lille, Bercy a finalement annoncé mercredi que le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, « recevrait les organisations syndicales des douanes en début de semaine prochaine ». Dans le même temps, la direction générale des douanes a donné l’instruction d’arrêter certains contrôles « non obligatoires », notamment de lutte contre la fraude, « sauf cas très précis », précisant que tout manquement à ces règles serait « relevé ».

« Les consignes ont été globalement appliquées, la situation de travail est maintenant revenue quasiment à la normale », et les routes et parkings « vont petit à petit se désengorger », a assuré mercredi soir le directeur général des douanes, Rodolphe Gintz. Des affirmations considérées comme des « pressions et tentatives d’intimidation » et « dénoncées avec la plus grande fermeté » par l’UNSA-Douanes, appelant l’ensemble des douaniers à « entrer dans l’action ».